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D’un bout à l’autre du pays

Publié le mardi 2 janvier 2018

Malala, 40 ans, mère de six enfants, et les habitants du village d’Astakalan, dans la province de Kunduz, souffrent de la bataille d’hégémonie entre le gouvernement afghan et le groupe d’opposition taliban. Avec ses filles, elle a traversé tout le pays en recherche de sécurité.

« Nous vivions à Kunduz, où mon mari a été assassiné, dit Malala en se souvenant de sa vie avant d’être déplacée. Mon fils de 16 ans a commencé à travailler dans le village pour gagner de l’argent pour la famille. Nous mangions à peine assez, mais nous étions heureux. »

« Le début des combats à Kunduz a changé notre vie. La détérioration de la situation sécuritaire a forcé mon frère et sa famille à quitter Kunduz. En tant que femme, je n’ai pas pu décider de mon destin. »

Après un court moment de silence, ses yeux se remplissent de larmes alors qu’elle commene à parler de son fils aîné : « C’était vers 14 heures quand mon fils est sorti de la maison, juste au moment où les combats ont éclaté. Il y avait des tirs des deux côtés, des bombardements, et beaucoup de gens sont morts. Je suis sortie chercher mon fils, mais je ne l’ai pas trouvé parmi les cadavres. »

L’épreuve du déplacement

Après trois mois infructueux à tenter de retrouver son fils, Malala décide de déménager à Khost, à l’autre bout du pays, pour y retrouver son frère, afin de trouver protection et sécurité pour ses filles. Elle ne sait toujours pas ce qui est arrivé à son fils.

Pour survivre après son déplacement, Malala a démarré une activité artisanale grâce à une subvention de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL avec le soutien de l’Union européenne : « J‘ai reçu 18 000 Afghanis [200 euros], quatre sacs de farine et une bouteille d’huile de cuisson ». Malala a dépensé 8 000 Afghanis pour acheter une machine à coudre : « Mes deux filles aînées utilisent maintenant la machine pour coudre des vêtements pour les gens, elles font de l’artisanat et gagnent 200 Afghanis par pièce de vêtement qu’elles cousent ! » Malala visite elle-même les maisons à la recherche de clients.

L’insécurité dès la nuit tombée

Mes filles veulent aussi travailler la nuit, mais elles ne peuvent pas travailler dans le noir. Parfois, j’entends des rumeurs selon lesquelles de mauvais garçons errent dans la zone, j’ai peur qu’ils nous fassent du mal, ce qui me donne de l’anxiété. Nous n’avons pas d’électricité et nous ne pouvons pas nous permettre un système solaire. Cela nous aiderait vraiment à réduire notre dépendance financière.

Malala s’inquiète pour son avenir, mais rencontre le soutien des communautés avec lesquelles elle vit : « En visitant les foyers, certaines femmes qui ont connu des difficultés similaires me disent d’être patiente : ‘de telles situations ne sont pas permanentes. Votre vie changera aussi. Le moment viendra où vous serez autosuffisant financièrement et où vos filles vivront une vie prospère…’ Je me sens mieux quand je rencontre des gens aussi solidaires. »

Soutenez Malala et d’autres Afghans déplacés, dès maintenant

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Photo © Sandra Calligaro / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

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