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Afghanistan : un désastre humanitaire

Publié le mardi 20 juin 2023

En 1980, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL voit le jour en Afghanistan. Pendant 38 ans, l’association a travaillé sans interruption, avant de suspendre ses activités en 2018 et de les reprendre trois ans plus tard, en octobre 2021. Aujourd’hui, le pays est confronté à une crise multidimensionnelle sans précédent. Face à l’urgence, l’ONG poursuit ses actions pour répondre aux besoins immédiats et à long terme des populations.  

UNE CRISE SOUMISE AUX ALÉAS ENVIRONNEMENTAUX  

En Afghanistan, une combinaison de facteurs plonge le pays dans une crise humanitaire sans précédent. La population subit les conséquences de plus de quarante années de conflits. L’immense majorité de celle-ci n’a pas connu son pays en paix. La prise de pouvoir par les Talibans à l’été 2021 et les sanctions internationales qui ont suivi n’ont fait que renforcer la crise politique et économique en cours.  

Aujourd’hui, le système économique afghan est moins fonctionnel qu’il ne l’était auparavant. La population n’a plus accès aux services bancaires, ce qui réduit la circulation des liquidités dans le pays, l’activité économique et l’accès à l’emploi. En un an, près de 50 % des emplois journaliers ont été supprimés. Ces derniers mois, la dévaluation de la monnaie afghane a également entraîné une hausse des prix.   

  • 43 millions d'habitants
  • 180ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 146 600 personnes bénéficiaires

A ce tableau complexe, il faut ajouter les problématiques liées à l’environnement : inondations, sécheresses, déforestations, risques de tremblement de terre. Selon l’Indice mondial des risques climatiques publié en 2021, l’Afghanistan est le 6ème pays le plus touché par les effets du changement climatique dans le monde et l’un des pays les moins préparés à affronter des chocs climatiques. Résultat, des milliers de personnes ont dû fuir et quitter leurs maisons.   

UNE SITUATION HUMANITAIRE SANS PRÉCEDENT  

En janvier, l’agence des Nations unies pour la coordination humanitaire alertait la communauté internationale : « En 2023, 28,3 millions de personnes (soit les deux tiers de la population afghane) auront besoin d’une aide humanitaire pour survivre ».  

Le chômage élevé et l’augmentation du prix des produits de première nécessité impactent la population afghane qui peine à s’adapter aux chocs. Cette vie en terre non pacifiée, soumise à la crise économique et aux aléas environnementaux, se traduit par une extrême pauvreté et par un accès très difficile à l’eau, à la nourriture, aux services médicaux et administratifs, à l’éducation, etc.  

FEMMES ET ENFANTS EN PREMIÈRE LIGNE   

Les enfants sont en première ligne. Leurs parents, faute d’argent, les sollicitent pour travailler et, si les écoles réouvrent progressivement, des conditions s’appliquent. Les filles sont autorisées à aller à l’école uniquement au primaire et seules les enseignantes femmes peuvent enseigner aux élèves féminines.   

Les femmes voient leurs droits et libertés réduits à peau de chagrin. Elles sont obligées de porter un hijab, ont l’interdiction de prendre un taxi seules, d’aller dans les parcs, d’exercer un “long trajet en ville seule”, etc. Si des métiers leurs sont autorisés, une stricte séparation entre les hommes et les femmes est exercée.  

UNE RÉPONSE EN DEUX TEMPS   

Cette crise augmente les difficultés auxquelles les ONG doivent faire face pour venir en aide à la population. Les restrictions d’accès aux populations, l’impossibilité de faire travailler les femmes, les conditions météorologiques et géologiques difficiles, les conditions administratives rendent difficiles l’accès aux personnes les plus vulnérables, notamment les femmes.   

Néanmoins, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL poursuit ses interventions dans plusieurs provinces afghanes (Bamyan, Kaboul, Kapisa, et Nimroz) et mise sur deux leviers.   

Sur le court terme, les équipes sur le terrain favorisent les transferts monétaires à direction des populations pour leur permettre de subvenir à leurs besoins immédiats. « Grâce à notre soutien financier, de nombreuses personnes ont pu se mettre à l’abri du froid pendant l’hiver et accéder à des soins de santé » affirme Colin Rehel, directeur pays pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.  

Sur le long terme, la priorité est donnée au renforcement de la résilience des populations à travers la réparation de points d’eau et la réhabilitation des latrines ainsi que la mise en place de systèmes d’irrigation (construction de canaux d’irrigation) pour transporter l’eau jusqu’aux champs. L’objectif est de garantir aux communautés accompagnées un accès sûr à une eau de bonne qualité et en quantité suffisante, pour un usage aussi bien agricole que domestique.  

SE PRÉPARER À DEMAIN  

 « A l’avenir, l’enjeu est de conserver cette double approche et temporalité » explique Colin. En effet, en l’état actuel, une sortie de crise du pays apparaît difficile. Il est donc essentiel de maintenir cette capacité à répondre aux besoins urgents. De même qu’il est primordial de poursuivre le renforcement des programmes de l’ONG, avec une concentration sur la réduction des risques aux chocs environnementaux.  

Depuis toujours, l’association est en évolution permanente et continue d’adapter sa stratégie aux besoins des populations. Forte de plusieurs décennies d’action humanitaire sur le terrain, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a acquis une expertise solide, la plaçant comme un acteur clé dans la région. « Même si nous prêtons une attention particulière aux zones où nous avons une présence historique, nous restons vigilants sur la situation dans d’autres provinces recevant moins d’aide humanitaire par rapport aux besoins », précise Colin.  

Notre ONG reste pleinement engagée à fournir une aide humanitaire opportune et de qualité à toutes les femmes, tous les hommes, toutes les filles et tous les garçons d’Afghanistan qui en ont besoin. 

© Oriane Zerah

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