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Au plus près des souffrances climatiques

Publié le lundi 30 octobre 2023

Ils sont 3,3 à 3,6 milliards d’hommes, de femmes et d’enfants à vivre dans « des contextes très vulnérables aux changements climatiques » estime le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). La plupart habitent dans les pays du Sud. Ces changements causent des inondations et des sécheresses plus fréquentes, une augmentation du niveau de la mer…  

Autant de souffrances climatiques pour des populations dont les moyens d’existence peuvent être menacés. La quantité d’eau disponible baisse, sa qualité se dégrade, les récoltes s’amaigrissent, certaines maladies prolifèrent avec la hausse des températures.  

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), durant la prochaine décennie, le changement climatique devrait entraîner « jusqu’à 250 000 décès supplémentaires par an, attribuables à la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et au stress thermique. » 

Le climat contraint aux déplacements  

Au Sahel ou au Soudan du Sud, le changement climatique provoque des pluies diluviennes que les terres, trop sèches, n’arrivent pas à absorber. En Syrie, le choléra refait son apparition du fait d’une combinaison de facteurs. Parmi eux, la baisse du niveau d’eau de l’Euphrate, en partie due aux aléas climatiques, conduit la population à s’approvisionner à des sources contaminées.   

Crédit photo: © Olivier Papegnies

Nos équipes sont témoins de ces impacts sur les populations. Au Sahel, elles constatent une augmentation de la fréquence des inondations et des périodes de sécheresses. Plus globalement, elles observent une dégradation de la fertilité des sols et une augmentation de la pression sur les nappes phréatiques. Cette raréfaction des ressources entraîne des périodes d’insécurité alimentaire et une augmentation des conflits entre éleveurs et agriculteurs.  

Alors, certains n’ont d’autres solutions que de partir pour continuer à vivre dignement, comme ces Afghans qui fuient une sécheresse chronique. Au cours de la dernière décennie, les événements météorologiques ont déclenché une moyenne annuelle de 21,5 millions de nouveaux déplacements. C’est deux fois plus que ceux causés par les conflits.  

Des projets pour s’adapter 

Les pays industrialisés, avec leurs usines et leur volume de consommation, ont une responsabilité dans ces souffrances climatiques. Leurs dirigeants ont reconnu cette dette historique lors des Conférences des Parties (COP), ces conférences internationales sur le climat. Ils se sont engagés à aider les pays du Sud.  Des mesures d’adaptation et de résilience sont nécessaires.  Des ONG, comme SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, s’investissent pour aider les populations à faire face aux conditions climatiques actuelles ou futures.  

Depuis des années, nos équipes, mettent en place des programmes permettant de contrer et d’anticiper les conséquences du changement climatique. Face au bouleversement du cycle de l’eau, elles aident les communautés les plus vulnérables à s’adapter. 

Mieux utiliser une eau qui devient rare 

L’eau devient rare, de mauvaise qualité et souvent saline. Alors, nos équipes incitent les populations à réutiliser les eaux usées pour des usages agricoles ou mettent en place des bonnes pratiques à l’échelon local pour gérer la pénurie d’eau. 

Au nord de l’Irak ou au Yémen, la raréfaction de l’eau et le manque d’entretien des sols augmentent la concentration de sel. Le phénomène empêche les populations de cultiver. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL travaille avec les communautés pour l’identification, la gestion raisonnée et la protection de la ressource eau.  

Au Myanmar, les saisons sèches s’allongent. Dans la zone de Pauktaw, à la fin de la saison sèche (située habituellement de mi-avril à mi-juin), du fait de l’épuisement des eaux de surface, plus de 24 000 Rohingyas souffrent de pénurie. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL met en place des opérations de pompage d’eau sur certains sites et, sur d’autres, elle organise la livraison d’eau par bateau. Cette eau est ensuite acheminée dans des pipelines de plusieurs kilomètres. Cette intervention, accompagnée de campagnes de sensibilisation sur les pratiques de consommation permet d’assurer une alimentation minimale en eau de 7,5 litres par habitant par jour. Sur le long terme, nos équipes travaillent à réduire les pertes par évaporation ou infiltration des stocks d’eau – citernes ou retenue d’eau – pour limiter le besoin en pompage d’urgence et fournir les 15 litres d’eau par personne et par jour requis (minimum correspondant au standard humanitaire). 

Mieux protéger face aux catastrophes 

Les catastrophes climatiques sont et seront plus fréquentes. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intègre, sur des projets sensibles, des actions de prévention à ces nouveaux risques.  

Au Yémen, pour réduire le risque d’endommagement des systèmes de pompage et de pollution des puits par des crues soudaines et intenses, nos équipes posent des barrières en filet d’acier et pierres pour protéger les infrastructures des fortes vagues, surélèvent les systèmes électriques et imperméabilisent les alentours des puits pour éviter leur contamination. 

Pour faire face à ces aléas climatiques, nos équipes reconstruisent et réhabilitent les abris, infrastructures hydrauliques et sanitaires, et les moyens de production agricole. A l’extrême nord du Cameroun, elles aident les populations affectées par les inondations à l’auto-reconstruction d’abris résilients au changement climatique, à travers la distribution de kits abris composés de toitures, fenêtres, enduits, outillage. Ainsi, elles appuient les populations à extraire les gravats, curer les canaux d’évacuation des eaux, monter des digues de protection des villages, ou encore à réhabiliter les parcelles agricoles endommagées pour assurer la sécurité alimentaire. 

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