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Souffrances climatiques : lorsque l’eau vient à manquer

Publié le vendredi 16 juin 2023

De l’Afghanistan au Yémen en passant par le Burkina Faso, les conséquences de la sécheresse et de la désertification impactent gravement des populations déjà fragilisées par des crises multifactorielles. À travers ses actions, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL vient en aide aux populations les plus vulnérables face au changement climatique. 

Depuis plus de 40 ans, l’Afghanistan fait face à de multiples crises autant sur le plan politique, sécuritaire, économique ou encore alimentaire.  Dans ce contexte délétère, les catastrophes climatiques viennent encore dégrader les conditions de vie de la population afghane. Les périodes de sécheresse sont de plus en plus longues et intenses et le phénomène de désertification se propage sur tout le territoire. À 5km de la ville de Bamyan, dans le centre-est du pays, la rivière Ajdahar est déjà presque totalement asséchée avant même que l’été n’ait commencé.   

Afghanistan, mai 2023.
© Oriane Zerah 

En Afghanistan, près de 80% de la population dépend de l’agriculture. Or les variations climatiques de plus en plus intenses sont dévastatrices pour les cultures.  

Bismillah est agriculteur dans la province de Saighan depuis longtemps. Aujourd’hui, une partie de ses terres ne peut être cultivée en raison du manque d’eau pour l’irriguer. « Grâce au nettoyage du canal, la quantité d’eau est plus importante que l’année dernière. Mais il ne pleut pas, alors le canal est tout de même à sec aujourd’hui… ».  

Afghanistan, mai 2023.
© Oriane Zerah 

Dans la province de Shibak, au nord-ouest du pays, se trouve un puits creusé il y a environ 20 ans. Cette famille l’utilise quotidiennement pour vivre mais il a été endommagé par des inondations il y a environ 7 ans.  

En 2022, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a réhabilité le puits, rétablissant ainsi l’accès à l’eau potable. Depuis, la famille peut à nouveau l’utiliser pour boire, cuisiner, faire la vaisselle et la lessive.  

Afghanistan, mai 2023.
© Oriane Zerah
 

Depuis 2015, le Yémen est déchiré par des conflits incessants. Aujourd’hui, près de 70% de la population a besoin d’une aide humanitaire pour vivre. Elle se retrouve forcée de fuir vers des camps de déplacés, comme ces femmes, habitantes d’un camp de déplacés du gouvernorat de Marib. 

Le Yémen est l’un des pays les plus vulnérable face aux changements climatiques. Vague de chaleur, vents violents, inondations… Les terres yéménites subissent un phénomène de désertification qui s’intensifie d’année en année et qui impacte gravement les ressources essentielles de la population. 

Camp de déplacés dans le gouvernorat de Marib, Yémen, mai 2023
© Abdullah Al-Garadi 

Au Yémen, un enfant marche dans le camp de Marib, muni d’un bidon pour aller récupérer de l’eau. Il traverse ainsi un terrain où se confondent troupeaux de moutons et déchets.  

Ce sont près de 18 millions de yéménites qui sont privés d’eau potable en 2022. Le manque d’eau, ainsi que de services d’assainissement et d’hygiène, représente un risque aigue pour la population. Face à l’insalubrité, notamment due aux vents violents et au manque d’eau potable qui sévit sur le camp et avec seulement 50 % des infrastructures sanitaires opérationnelles sur le territoire, de nombreuses maladies peuvent se propager, à l’instar du choléra. 

Camp de déplacés dans le gouvernorat de Marib, Yémen, mai 2023.
© Abdullah Al-Garadi

Naji, âgé de 60 ans et père de 12 enfants, fait partie de l’une des 200 familles accueillies dans un des camps de déplacés du gouvernorat de Marib, situé dans une zone désertique au Yémen. Autrefois, il travaillait et pouvait ainsi répondre aux besoins de sa famille mais à cause de la guerre, il s’est retrouvé obligé de fuir : “Lorsque nous avons été déplacés, nous avons tout laissé. Nous n’avons pas d’autre logement que des tentes pour nous protéger. Parfois, nous ne pouvons prendre qu’un seul repas par jour. Nous avons besoin de services d’accès à l’eau comme un puits, des tuyaux, une pompe à eau. En ce qui concerne la propreté du camp, nous n’avons pas de systèmes de nettoyage ou d’hygiène, par conséquent les déchets nous apportent des maladies.” 

Camp de déplacés dans le gouvernorat de Marib, Yémen, mai 2023.
 © Abdullah Al-Garadi 

Le Burkina Faso est un pays enclavé, sans débouché maritime. Sa position géographique, au centre de la zone soudano-sahélienne de l’Afrique de l’Ouest, l’expose davantage aux impacts de la variabilité et des changements climatiques. La sécheresse constitue la première catastrophe naturelle partout dans le pays.  

Depuis plusieurs décennies, les zones désertiques du Burkina Faso s’étendent. A Titao, ville située dans la région Nord du pays, où le processus de “désertification” est particulièrement visible, la population est souvent contrainte de faire plusieurs kilomètres pour aller chercher de l’eau potable. 

Village de Titao, Burkina Faso, le 23 janvier 2023
© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Les affrontements entre les forces de défense et les groupes armés non étatiques entravent les mouvements des populations qui se retrouvent en situation d’encerclement ou de blocus. Le village de Titao n’y fait pas exception. Le centre a été vidé de ses biens et la population a été forcée de migrer dans les contrées voisines.  

Cette situation couplée au réchauffement climatique rend le quotidien des habitants restés particulièrement difficile. Le village, autrefois dense, est devenu presque désert. Aujourd’hui, la très grande majorité des commerces sont fermés et le marché local s’est vidé.  

L’insécurité et les changements climatiques dans le pays ont un impact sur le fonctionnement du marché”, explique Bandini Nomdogo, commerçant au marché. “Je suis dépendant des convois d’approvisionnement organisés par les autorités. Le contexte actuel les complique considérablement. Vous pouvez le voir, ma boutique est presque vide” ajoute-t-il. 

Village de Titao, Burkina Faso, le 23 janvier 2023
© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Au Burkina Faso, les changements climatiques ont un impact majeur sur l’accès à l’eau des populations. Depuis les années 70, des séries de sécheresses se sont succédé avec une baisse généralisée de la pluviométrie. Le pays subit une véritable crise de l’eau. 

Beaucoup de burkinabés dépendent encore de sources d’eau de surface (fleuves, rivières, étangs), qui sont vulnérables aux chocs et aux catastrophes. Les conditions climatiques actuelles, combinés aux affrontements répétés de groupes armés, limitent considérablement l’accès à l’eau de ces populations. 

Face à l’urgence, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL multiplie les actions dans le pays pour répondre aux besoins prioritaires de la population.  

Dans le village de Titao, l’ONG a notamment construit un forage pour permettre à la population d’aller pomper de l’eau potable.  

Village de Titao, Burkina Faso, le 23 janvier 2023
© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

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