Rencontre avec Colin Rehel, directeur de la mission Afghanistan pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Pourriez-vous nous présenter vos principales missions en tant que directeur pays de notre mission en Afghanistan ?

Je suis entré en poste alors que SOLIDARITÉS INTERNATIONAL avait décidé de redémarrer ses activités dans le pays, suite à la reprise de pouvoir par les Talibans. Ma priorité a alors été de constituer une nouvelle équipe capable de répondre aux besoins identifiés. En outre, il m’a fallu et il me faut encore aujourd’hui m’assurer de notre rapidité d’exécution ainsi que de l’adéquation des actions mises en œuvre par rapport à ce nouveau contexte d’intervention.

Le 20 novembre 2022 marque le premier anniversaire du redémarrage des activités de notre ONG en Afghanistan. Quel premier bilan pouvez-vous dresser ?

Nous avons réussi à mettre à profit notre expertise, particulièrement dans les provinces « délaissées » où peu d’aide était jusqu’alors apportée en raison de contraintes sécuritaires et/ou logistiques. Nous avons notamment déployé des actions dans les provinces de Kapissa, Bamiyan et Wardak.

Quelles activités avez-vous menées ?

Nous avons eu à cœur de répondre aux besoins urgents des populations les plus vulnérables : grâce à notre soutien financier, celles-ci ont pu se nourrir, se mettre à l’abri du froid pendant l’hiver et accéder à des soins de santé.

Nous souhaitions par ailleurs participer au renforcement de la résilience des populations en réparant des points d’eau ainsi que des canaux d’irrigation et en réhabilitant des latrines. L’objectif était pour nos équipes de garantir aux communautés accompagnées un accès sûr à une eau de bonne qualité en quantité suffisante, aussi bien pour un usage domestique que pour un usage agricole. Le pays souffre, en effet, depuis plusieurs années, de graves problèmes de sécheresse, qui s’inscrivent plus largement dans une crise environnementale durable.

Nous avons, pour ces actions, été soutenus financièrement par le Centre de crise et de soutien et par la Région Île-de-France.

Quelle ampleur prend cette crise en Afghanistan ?

Elle se traduit par une baisse des récoltes et des revenus agricoles mais aussi par une raréfaction de l’eau potable. De nombreuses personnes sont dès lors obligées de se déplacer à l’intérieur du pays ou vers les pays limitrophes pour trouver un emploi et/ou des sources d’eau.

Le réchauffement climatique dérègle, en outre, le cycle des saisons. Les pluies tardives et massives ont créé des inondations soudaines qui ont affecté des centaines de milliers de personnes sur la moitié du pays.

Quelle réponse SOLIDARITÉS INTERNATIONAL apporte à ce problème ?

En Afghanistan, la réponse est de deux ordres : le premier volet consiste à aider les communautés à s’adapter au changement climatique et le second à réduire l’empreinte carbone de notre mission. Nous envisageons aussi d’appuyer des projets de reforestation qui permettraient à la fois de limiter le volume des gaz à effet de serre et d’amoindrir l’impact de potentielles inondations et coulées de boue. De beaux challenges à venir donc !

Merci pour votre éclairage Colin !