Dans la nuit du 19 au 20 juin 2015, de violents combats ont opposé un groupe armé à l’armée congolaise dans le territoire du Rutshuru, dans la province du Nord Kivu. Ces affrontements ont entraîné la fuite et le déplacement massif des populations de plusieurs localités avoisinantes vers Kabizo, Kanaba et Mulimbi. On estime que le nombre total de déplacés se porte aujourd’hui à environ 30 000 personnes. Etant donné la faible capacité d’accueil par les autochtones, ces personnes ont érigé des sites spontanés à Kabizo et Kanaba.
Des besoins immenses
Plus de 30 000 personnes ont trouvé refuge dans des villages ou dans des camps spontanés, où la sécurité leur paraissait relativement bonne, mais où les conditions de vie sont catastrophiques. Absence de latrines dans les camps spontanés, pratiques d’hygiène quasi-inexistantes, manque d’eau, de nourriture et d’abris, de soins de santé : les besoins sont immenses. Les diagnostics menés par nos équipes sur place témoignent de l’urgence de la situation et de l’immensité des besoins.
A des taux de scolarisation très faibles observés chez les enfants déplacés s’ajoutent des taux de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans très élevés – 53,7% en moyenne. En matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement, les chiffres sont également alarmants : aucun d’entre eux n’aurait accès à des latrines hygiéniques dans les camps spontanés tandis que seulement 22% utiliseraient de l’eau salubre pour boire. Enfin, les abris de fortune construits par les déplacés sont exigus et en très mauvais état ; ils sont en moyenne 5 par abri de 3 ou 4 m².
Dans la zone d’accueil, les déplacés font face à de grandes difficultés pour subvenir à leurs besoins primaires : ils n’ont pas accès à du travail, ont abandonné leurs biens et leurs champs dans leur milieu de provenance. La présence de ces déplacés a également un fort impact sur l’économie locale. Ils représentent désormais 50% de la population. Ainsi, on observe dans ces localités une rareté des denrées alimentaires et une hausse de leur prix, ainsi qu’une pression exercée sur les infrastructures de base (eau, écoles, centres de santé).
Une réponse d’urgence ciblée
Les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ont été les premières à intervenir, et y ont déployé un important dispositif d’intervention, dans le cadre du projet « Réponse Rapide aux Mouvements de Population » en République Démocratique du Congo.
Un ensemble d’activités sur l’eau, l’hygiène et l’assainissement a été développé, afin de réduire les maladies d’origine hydrique. 478 portes de latrines d’urgence ont déjà été installées par nos équipes sur place. 11 sources simples ont ainsi été aménagées, qui se sont accompagnées par une redynamisation des gestionnaires des points d’eau. 238 portes de douches, 218 stations de lavage des mains, 9 laveries et 20 trous à ordures ont également été mis en place. Des séances de sensibilisation à l’hygiène pour les enfants ont aussi été organisées, suivies par la distribution de kits d’hygiène.
5630 ménages devraient bénéficier d’une assistance en articles ménagers essentiels, d’après un récent ciblage. Les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sont actuellement dans la zone pour préparer la distribution de bâches (pour couvrir leurs habitations), de pagnes, de bassines, d’ustensiles de cuisine, etc.
Les urgences en province du Nord Kivu sont multiples. Ainsi, les équipes sont également sollicitées sur d’autres axes, et en préparation d’autres interventions.
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République démocratique du Congo
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