
Contexte
A partir de 2019, alors que des élections marquant le premier transfert de pouvoir pacifique dans l’histoire du pays et qu’une diminution de la violence était observable dans certaines provinces, telles que les Kasaïs et au Tanganyika, les conflits armés se sont intensifiés dans d’autres régions, notamment en Ituri et dans le Nord et Sud Kivu.
Depuis le début de l’année 2020, la situation humanitaire s’est détériorée en raison d’une augmentation des mouvements de population et des incidents de protection, résultats directs de l’escalade des conflits à l’Est de la RDC. En effet, la présence continue de plus de 140 groupes armés au Nord et Sud Kivu, au Maniema, au Tanganyika et en Ituri ainsi que les conflits intercommunautaires constituent une menace permanente pour la population.
Malgré l’accord de paix signé en 2013, les affrontements armés persistent et se combinent à d’autres facteurs, dont une pauvreté chronique, un taux de malnutrition élevé, la prévalence d’épidémies récurrentes, une situation politique volatile, la concurrence pour les ressources naturelles, le changement climatique et les risques naturels (éruptions volcaniques, tremblements de terre et inondations).
Au total, on estime à 5,3 millions le nombre de personnes déplacées dans le pays ; le Nord Kivu, l’Ituri, le Sud Kivu, le Kasaï et le Tanganyika étant les régions les plus concernées. En effet, du fait du conflit armé, l’Ituri comptabilise environ 1,7 million de personnes déplacées, et le Nord-Kivu 1,8 million. La RDC compte également 2,1 millions de personnes retournées, lesquelles reviennent s’installer sur leur lieu de vie après un déplacement.
L’insécurité génère ainsi des déplacements et des pertes de biens et d’accès aux champs, alors que l’agriculture de subsistance et de revente représente la source principale de revenu des foyers (la majorité d’entre eux exercent une activité agricole). Par conséquent, les personnes déplacées représentent un pourcentage important de la population en situation de crise alimentaire et crise alimentaire aigüe.
Tous ces facteurs entrainent une crise humanitaire prolongée : il est estimé que le nombre de personnes en besoin de protection et d’aide humanitaire dans le pays est de 21,8 millions (Plan de réponse humanitaire 2020-2021). Les chiffres officiels estiment qu’environ 19,6 millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire (en phase de crise et d’urgence), dont 3,4 millions d’enfants souffrant de malnutrition aigüe. Cette situation résulte principalement des conflits entre groupes armés, de la faiblesse des infrastructures limitant les activités agricoles et économiques dans les zones rurales et aussi des conditions climatiques désastreuses. En outre, les personnes dans le besoin se trouvent souvent dans des zones reculées difficilement accessibles aux acteurs humanitaires.
C’est ainsi que 5,6 millions de personnes, dont une majorité d’enfants, ont besoin d’une prise en charge nutritionnelle, constat qui s’accentue du fait de l’impact négatif de la COVID-19 sur les revenus des ménages et l’adoption de stratégies négatives de survie (réduction du nombre de repas par jour, ou de la taille et qualité nutritive des rations). Etant donné qu’il est prouvé que les maladies infantiles (rougeole, paludisme, infections respiratoires aigües, etc.) peuvent contribuer à l’apparition de la malnutrition aigüe chez les enfants, les efforts de lutte contre la malnutrition chez les enfants doivent donc s’accompagner d’une lutte contre les maladies infectieuses.
Actuellement, le pays est confronté à plusieurs épidémies, dont le choléra, la rougeole, le paludisme et la Covid-19. La dernière épidémie d’Ebola s’est terminée en mai 2021.
Par ailleurs, la rougeole et le paludisme continuent de faire des ravages en RDC, avec respectivement 73 160 cas suspects de rougeole et 1064 décès entre janvier et octobre 2020, et 14 350 décès liés au paludisme sur la même période.
Enfin, la pandémie globale de Covid-19 n’a pas épargné la RDC, qui décompte 56 215 cas notifiés en septembre 2021, suite au premier cas déclaré en mars 2020. Cette pandémie a mis à rude épreuve les services sociaux, notamment l’accès aux soins de santé.
Les maladies sont de plus en plus répandues dans ce pays en raison de la défaillance du système de santé, de pratiques d’hygiène à risque et du manque d’approvisionnement en eau potable pour les personnes déplacées. Face à l’épidémie de COVID-19, les besoins de ces dernières se sont accrus, alors que le respect des mesures d’hygiène essentielles et des gestes barrières représente un réel défi dans les sites de déplacement et dans les familles d’accueil des personnes déplacées, où la promiscuité est grande et l’accès à l’eau et à l’assainissement de base limité. Ces populations affectées de manière récurrente par des flambées épidémiques nécessitent un accès amélioré aux services de santé et d’eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH) afin de renforcer l’engagement communautaire et les infrastructures existantes et d’éviter de nouvelles vagues épidémiques, et par extension une grave perturbation des moyens de subsistance.
Le pays est également touché par des catastrophes naturelles. L’éruption du volcan Nyiragongo en mai 2021 a fait 31 morts, détruit 3 600 maisons et provoqué de nombreux déplacements de population dans l’Est du pays.
Ainsi, ces différentes crises issues de la superposition de plusieurs facteurs déclencheurs sont extrêmement dynamiques et nécessitent un haut niveau de réactivité de la part des acteurs humanitaires. Dans le même temps, l’insécurité et l’augmentation de la criminalité continuent de compliquer l’accès des acteurs humanitaires.
- 95 millions d'habitants
- 73% de la population sous le seuil international de pauvreté
- 175ème sur 189 pays pour l'Indice de Développement Humain
Notre action

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Année d'ouverture
de la mission 2000 -
Équipe
19 internationaux
140 nationaux - Budget 9,3M€
Présente en RDC depuis 20 ans, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intervient sur les foyers de crises émergentes et récurrentes en répondant aux besoins de base des personnes les plus vulnérables.
Les projets sont mis en œuvre dans les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu, zones qui enregistrent à elles seules la majorité des mouvements de population et la plus grande présence de personnes déplacées internes du pays. Des projets de réponse rapide aux mouvements de population sont menés, c’est-à-dire des interventions multisectorielles d’urgence, déclenchées très rapidement afin de répondre aux besoins immédiats des populations affectées par les affrontements armés.
Le volet Eau, assainissement et hygiène (EAH) vise à assister immédiatement les populations les plus vulnérables ayant subies un déplacement, à travers une sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène et de traitement de l’eau pour réduire le risque de maladies diarrhéiques, la construction/réhabilitation de latrines et douches d’urgence et semi durables, de trous à ordures ainsi que de sources d’eau potable dans les communautés hôtes et les lieux de rassemblement.
L’assistance en direction des populations déplacées victimes d’un choc, aux populations exposées aux multiples risques épidémiques (Choléra, Covid-19, Ebola) ainsi que la réduction de la prévalence des maladies hydriques demeurent une priorité dans le cadre des interventions Eau, assainissement et hygiène (EAH).
Le volet Sécurité alimentaire vise à proposer une réponse rapide et efficace aux besoins vitaux des personnes en situation d’insécurité alimentaire aigüe, à travers l’organisation de foires aux vivres, de transferts monétaires (cash/voucher pour l’accès aux vivres) et des distributions de semences, dans une dynamique de relance du marché local, d’autonomisation et d’indépendance.
L’assistance en direction des populations déplacées victimes d’un choc, aux populations exposées aux multiples risques épidémiques (choléra, Covid-19, Ebola) ainsi que la réduction de la prévalence des maladies hydriques demeurent une priorité dans le cadre des interventions Eau, assainissement et hygiène (EAH). C’est ainsi qu’en 2020, trois projets portent sur la réponse choléra en RDC, deux sur la réponse Ebola et deux sur la réponse Covid-19.
Suite à l’éruption du volcan Nyiragongo, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ont apporté un soutien en Eau, assainissement et hygiène aux populations de Goma et sa périphérie. Un appui particulier a été apporté aux revendeurs d’eau impactés par la crise, afin de les rendre de nouveau opérationnels. Enfin, des activités de prévention des maladies hydriques ont été mises en place dans les zones d’accueil temporaire de personnes sinistrées et/ou de retours.
En parallèle, la réponse humanitaire de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL s’articule autour de projets intégrés et multisectoriels qui s’inscrivent dans le temps. En effet, l’objectif de relèvement des populations vulnérables, tout en faisant le lien avec les interventions d’urgence, doit viser un changement positif durable.
Enfin, la volonté de créer plus systématiquement des alliances avec des ONG internationales et nationales, en particulier sur l’arc Est de la RDC, permet à SOLIDARITÉS INTERNATIONAL de proposer des interventions efficaces et pertinentes, capables de contribuer au renforcement de la résilience des populations et de la stabilité des zones d’intervention.
UNICEF, Union Européenne ECHO, DFID/FCDO, FH RDC, Centre de Crise et de Soutien, BHA, DDC, AFD
Notre impact

Réponse d'urgence aux mouvements de populations
588 209 personnes bénéficiaires
– Approvisionnement d’urgence en eau potable
– Construction de latrines, douches, trous à ordures d’urgence
– Pré-positionnement et distribution de kits d’articles ménagers essentiels et de kits d’hygiène
– Organisation de journées de foires
– Distribution de rations de vivres
– Formation de relais communautaires et comités de gestion des points d’eau et infrastructures d’assainissement
– Analyse participative des risques, vulnérabilités et capacités en cas de mouvement de population

Eau, assainissement et hygiène
104 000 personnes bénéficiaires
– Création et formation des comités de gestion de points d’eau et des latrines
– Construction et réhabilitation de points d’eau
– Chloration en urgence : chloration de points d’eau et mise en place de points de chloration
– Désinfections de latrines et de ménages
– Distribution de purifiants d’eau
– Remplacement de canalisations
– Mise en service d’hyper bornes fontaine
– Séance de sensibilisation à l’hygiène en porte-à-porte et dans les écoles
– Formation d’agents relais communautaires
– Activités de prévention des épidémies

Sécurité alimentaire et moyens d'existence
312 400 personnes bénéficiaires
– Distributions et foires aux intrants agricoles
– Formations sur les pratiques agricoles soutenables
– Mise en place d’activités génératrices de revenus
– Distribution de semences, outils agricoles et petits bétail
– Assistance monétaire inconditionnelle
– Appui aux groupements particuliers (Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit)
– Sensibilisation à la diversification alimentaire à travers des ateliers culinaires
Pour toute information vous pouvez contacter Justine Muzik Piquemal.

Vos dons en action
48€ soit 12€ après déduction fiscale
Vous participez à la réhabilitation d'une source d'eau potable

70€ soit 17,50€ après déduction fiscale
Vous offrez un mois de vivres à une famille vulnérable

118€ soit 29,50€ après déduction fiscale
Vous participez à la construction de latrines d'urgence

affectées aux populations
Un chiffre qui relève d'un choix stratégique, correspondant à notre idée de l'engagement humanitaire.
Dans le monde
Postes à pourvoir
Au siège
Sur le terrain
En stages