L’humanitaire, c’est avant tout l’humain
Référente Ressources Humaines au siège de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL depuis deux ans, Laure n’a pas pris la route la plus courte pour en arriver là. Elle nous apporte son regard RH sur le poste de Coordinateur Terrain.
« J’ai su assez tôt que je voulais aider les gens, et ceci en travaillant dans l’humanitaire. Mais pendant longtemps, je ne savais pas qu’il y avait des métiers autres que celui de médecin. » C’est à l’issue d’une maîtrise de droit que Laure décide de franchir le pas. Malgré sa grande motivation, elle n’est pas sûre d’avoir les compétences qu’il faut pour partir en mission humanitaire. Elle décide donc de se professionnaliser.
Une année sabbatique comprenant 6 mois de bénévolat en Inde lui permet d’accéder à un Master 2 en action humanitaire. « C’était une formation très – voire trop – généraliste, qui m’a donné une bonne vision globale du secteur. Cependant je n’étais pas technique, je n’avais pas de métier en tant que tel. Du coup je ne savais toujours pas comment faire pour vraiment pouvoir me lancer ».
Mais Laure ne se laisse pas dissuader. « J’ai décroché ma première mission au bout de deux ans et trois stages. » En 2007, grâce à sa formation de juriste, ses connaissances en droits de l’homme et ses stages au sein de plusieurs ONG, elle part au Tchad sur un poste de Responsable Programme Protection avec Première Urgence. « J’ai vraiment adoré cette mission, ça m’a confirmé que j’étais partie sur la bonne voie. Je suis donc repartie, et cette fois-ci avec Triangle en République Centrafricaine, où j’ai assumé un poste à triple casquette : celui de Coordinateur Terrain Log-Admin. Ce fut un poste à gros volume, impliquant pas mal de management. J’ai beaucoup appris et j’ai dû évoluer très très vite. »
Laure n’a pas peur d’assumer une charge de travail importante ; même, ça la motive. Son engagement chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL commence en 2010. « Je suis retournée en RCA sur un deuxième poste de Coordinateur Terrain Log-Admin. C’est vraiment un poste sur lequel on peut s’épanouir ; ça te permet de toucher à tout. »
Et en quoi ses expériences sur le terrain l’ont préparée aux défis de son poste actuel ? « Le poste de Référent RH, bien chargé, est composé de plusieurs volets : l’appui au recrutement, le suivi des expatriés et la gestion du staff national. C’est cette transversalité qui fait l’intérêt du poste. »
« En tant que Coordinateur Terrain, j’ai pu toucher aux Ressources Humaines ; je devais recruter des staff nationaux et manager des équipes expatriées et nationales. Mais c’est surtout le fait d’avoir fait des missions, d’avoir vécu ce que les expatriés dont j’ai la charge sont en train de vivre – même si chaque expérience, et chaque expatrié, est unique – qui est vraiment un gros plus. Cela me permet de mieux comprendre ce qu’ils ressentent et donc de leur apporter un vrai soutien. On ne peut pas faire ce travail si on ne sait pas ce que c’est, le terrain. »
« Mais c’est aussi les qualités personnelles qui jouent, et elles, elles ne s’acquièrent pas lors d’une formation. Pour ma part j’ai pu peaufiner mes capacités relationnelles, et notamment ma capacité d’écoute, sur le terrain, auprès des expatriés tout aussi bien qu’auprès des équipes nationales. » Car on oublie des fois – entre propales, pooled funds et procédures – mais l’humanitaire, c’est avant tout l’humain.