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Franck Lavigne – Partir avec femme et enfants

Publié le mardi 5 juin 2012
Franck LavigneEXPERIENCE Notre nouveau chef de mission vient d’arriver en Centrafrique. Particularité : il est parti avec son épouse, Saovany, coordinatrice administrative de notre équipe, et leurs trois enfants, âgés de 1, 3 et 5 ans. Question de stabilité. Bienvenue chez la famille Lavigne–Veopraseuth, à Bangui.

Une décision réfléchie… à deux

Je ne me voyais pas partir sans ma famille, sauf peut-être pour une mission courte. Mais ce n’est pas non plus ce que je cherchais. Il y a des pays où ce n’est pas possible : la Côte d’ivoire par exemple, par manque de visibilité quant à la durée de notre présence sur place, ou encore l’Afghanistan, un pays trop complexe niveau sécurité. Quant à l’éventualité de rester en France, nous y avons pensé mais le moment n’est pas encore venu. Cette décision de partir en Centrafrique, nous l’avons prise à deux. Nous l’avons murement réfléchie. Nous travaillons depuis longtemps pour SOLIDARITES INTERNATIONAL et sommes attachés à cette association. Ainsi, je remplace Bertrand Mayras, qui lui aussi était sur place avec sa compagne et leurs deux enfants.

Les enfants

L’aîné est conscient qu’il sacrifie ses copains, sa maison, sa famille… Mais il est très content d’aller en Afrique, même s’il ne réalise pas vraiment. Et nous, nous sommes sûrs d’une chose : c’est de nous dont nos enfants ont le plus besoin à l’heure actuelle. Ce déménagement est évidemment déstabilisant pour eux. D’autant qu’on sera happé par le travail. Notre défi sera de leur accorder du temps. Allier vie personnelle et mission humanitaire, c’est très intense. Mais ça vaut le coup.

La vie sur place

Une angoisse reste présente quant à la possibilité d’un palu, d’une diarrhée. J’ai vu des enfants en mourir. Je sais qu’un risque subsiste. Mais nous avons accès aux soins et aux médicaments. Question sécurité, la capitale Bangui reste épargnée. De nombreux expatriés y résident. Le pays est encore instable. L’histoire récente a montré que beaucoup de choses peuvent se passer. Mais la sécurité se gère grâce à un ensemble de règles strictes qui permettent de ne pas se mettre dans une mauvaise situation. Comme dans toute mission humanitaire, des plans de sécurité et d’évacuation sont prévus. Nous les avons évidemment étudiés de près. Enfin, un dernier souci concernait le système éducatif centrafricain, peu développé. Mais à Bangui, il y a une école française. L’aîné y est inscrit en grande section de maternelle. Pour le 2e, nous venons juste d’apprendre qu’une place se libérait. Quant à la  dernière, il faudra trouver quelqu’un de confiance pour la garder.

La mission

J’ai déjà travaillé à deux reprises avec mon épouse et une fois  en présence de nos enfants sur le terrain. Ma première fille est née en Thaïlande où j’étais également chef de mission pour SOLIDARITES INTERNATIONAL. Nous sommes très à l’écoute de nos collègues sur notre gestion du travail. Notre vie personnelle ne peut pas interférer sur notre vie professionnelle. D’autant que l’humanitaire n’est pas un métier comme les autres. RD

 

DATES CLEF
Né le 10 mai 1971
2000 1e mission au Libéria
2003 Rencontre avec Saovany en Sierra Leone
2006 Naissance de leur aîné en France
2008 Naissance de leur première fille en Thaïlande
2010 Naissance de leur deuxième fille en France
Septembre 2011 Départ pour Bangui