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RDC Nord-Kivu : quand tirer la sonnette d’alarme ne suffit plus

Publié le mardi 20 février 2024

RDC Nord-Kivu :  quand tirer la sonnette d’alarme ne suffit plus  

[Paris le 20 février 2024] Depuis le mois de février 2024, la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), est plongée dans un nouveau cycle de violences, près de deux ans après les premières hostilités dans la région. Les populations civiles sont en danger de mort, victimes de violences, de bombardements et d’un manque criant d’aide. Face à cette situation, l’ONG SOLIDARITÉS INTERNATIONAL appelle à une prise de conscience mondiale et à ne pas laisser une crise humanitaire chronique s’installer dans l’indifférence générale.  

Catastrophique. Dramatique. Terrible. Je n’ai plus d’adjectifs pour décrire ce qu’il se passe actuellement autour de Goma, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). C’est une aberration. Ça n’est pas possible que ça existe,” se désole Lancelot Mermet, Directeur pays en RDC pour l’ONG SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. 

Dans des camps à perte de vue, constitués d’habitations faites de morceaux de bois et de bâches, à la merci des intempéries, ce sont aujourd’hui des centaines de milliers de déplacés qui tentent de survivre autour de la ville de Goma. De nouveaux déplacés arrivent tous les jours fuyant les combats d’une extrême violence dans la ville de Saké (à 20 km de Goma). Ces derniers jours, 100 000 personnes sont venues grossir les rangs des sites de déplacés saturés (1), alors que la situation était déjà plus qu’alarmante.  

Dans ces camps de fortune, la population est en danger de mort : accès à la nourriture très précaire, approvisionnement en eau potable aléatoire, conditions d’hygiène déplorables entrainant des risques massifs d’épidémies… Chaque jour est un combat pour survivre. A cela s’ajoute la proximité des combats, les tirs d’obus et d’artilleries en zone urbaine parfois même au sein des camps de déplacés, faisant régulièrement des victimes civiles, en violation du droit international humanitaire, et empêchant les acteurs humanitaires de venir en aide de manière régulière à la population. Sans compter l’impact du traumatisme psychologique d’avoir dû tout laisser derrière soi, d’avoir fui les violences et l’insécurité et de s’y retrouver confronté à nouveau.  

“Faute de place, les gens s’entassent les uns sur les autres dans des conditions de vie intolérables. C’est un chaos indescriptible entre les milliers d’enfants privés d’accès à l’éducation qui courent dans les allées des camps, le manque de latrines forçant la population à déféquer à l’air libre, la pluie qui arrache quotidiennement les bâches usées servant de toits… En tant qu’acteurs humanitaires, on ne sait plus quoi faire, on fait tout notre possible pour aller au plus près des lignes de front, pour aider les populations qui vivent dans une situation humanitaire innommable. Je n’ai jamais vu une telle détresse. Mais les fonds nous manquent face à l’ampleur des besoins”, confie Lancelot Mermet.  

Face à cette situation intenable, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL appelle les parties prenantes au conflit à respecter le droit international humanitaire et à protéger les civils mais aussi la communauté internationale et les bailleurs de fonds à se mobiliser rapidement en débloquant des fonds supplémentaires. “Au-delà des fonds supplémentaires dont nous avons un besoin criant bien sûr, il faut parler de ce qu’il se passe. « Si rien n’est fait, ce sont des centaines de milliers de personnes qui continueront d’être exposées à des besoins humanitaires extrêmement importants, nécessitant une réponse humanitaire vitale. Dans l’indifférence ? Je n’ose l’imaginer. Il est temps de réagir !” martèle Lancelot Mermet. 

Contact presse  

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(1) https://www.unocha.org/publications/report/democratic-republic-congo/democratic-republic-congo-north-kivu-flash-update-1-new-surge-violence-masisi-forced-displacement-goma-08-february-2024