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Elle avoue volontiers ne pas être une aventurière. Pourtant, l’écrivaine Faïza Guène a accepté de partir à la rencontre de nos équipes qui luttent contre le choléra, pour la 3e saison de notre série De Vos Propres Yeux.
JE SUIS LA FILLE LA PLUS FROUSSARDE DU MONDE !
Sans vraiment connaître la situation du pays dans les détails, ni y être jamais allée, je me sentais touchée par Haïti. Je trouvais que le destin de ce pays avait quelque chose de l’ordre de la tragédie. Et il me semblait qu’il subissait l’indifférence générale. On n’est même plus surpris de ce qui arrive. Comme si tout ce qui arrivait de catastrophique à Haïti était banalisé. Un séisme, une épidémie de choléra, un cyclone… On s’y est presque habitué. Comme si le pays était maudit. Je suis la fille la plus froussarde du monde et j’appréhendais le séjour, mais je ne regrette absolument pas ce voyage. J’ai vraiment eu le privilège de voir au plus près ce qu’est l’humanitaire.
7 juin 1985 : Naissance
2004 : Premier roman Kiffe kiffe demain
2018 : Dernier roman en date Millénium blues
2019 : De Vos Propres Yeux, saison 3
FACE AU CHOLÉRA, L’EXTRÊME VIGILANCE
Je suis très impressionnée par l’action des équipes. Leur travail a été très efficace. Elles n’ont rien lâché et on est proche d’une élimination. Mais attention, le choléra ne meurt jamais tout à fait si on n’est pas en état d’extrême vigilance. Nous ne sommes pas à l’abri d’un retour brusque de l’épidémie. J’ai été marquée par ma visite aux écoliers de Kenscoff qui apprennent à se protéger de la maladie. Et puis par ma rencontre avec ce père de famille qui a été atteint du choléra et qui a bénéficié du programme de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. C’était intense de l’écouter raconter son expérience et d’entendre aussi son indignation au sujet de l’importation de la maladie par la communauté internationale (les casques bleus, ndlr).
UN COUP DE CŒUR POUR LES ÉQUIPES
J’ai partagé des moments très forts avec le staff haïtien de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Les équipes sont créatives, impliquées et à l’image des Haïtiens, sont courageuses et ont toujours le sourire. J’ai eu un coup de cœur pour Camille, Jean-Sébastien, et surtout Wangcos qui nous a invité chez lui et présenté sa famille… J’ai été très touchée par leur générosité, leur passion, leur implication. À leurs côtés, j’ai appris qu’il faut gagner, parfois laborieusement, la confiance des gens avant de leur apporter son aide. Contrairement à ce qu’on croit, ce n’est pas une évidence. Il y a tout ce travail d’adaptation à faire en amont : appréhender les mœurs, la culture et la croyance des gens, les respecter. C’est une condition pour être efficace dans le travail humanitaire.