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Mali : « Faire face à de multiples risques humanitaires »

Publié le jeudi 14 mars 2013

SAHEL. Responsable de nos opérations au Sahel, Hélène Quéau revient sur la situation humanitaire au Mali où nos équipes mobiles interviennent au cœur d’un pays en guerre.

De multiples risques humanitaires

Notre action vise à aider les gens à faire face à de multiples risques humanitaires : déplacement de populations qui ont besoin de boire, de manger et de s’abriter, insécurité alimentaire, taux de malnutrition au-dessus du seuil d’urgence et présence endémique de choléra. Des problématiques qui restent d’autant plus vraies avec l’évolution de la situation. Si la situation n’a pas radicalement changé avec l’intervention militaire, les risques de dégradation des conditions de vie sont bien présents. Par ailleurs, comme dans tout conflit, les gens vivent sous le coup des rumeurs et des incertitudes ce qui les amène à faire des choix impactant leur situation humanitaire. Certaines populations se déplacent, se dirigeant pour beaucoup vers la Mauritanie, le Niger, voire le Burkina Faso, d’autres choisissent de rester chez eux mais font face à la déstructuration de la zone en termes alimentaire et sanitaire.

Eau potable & aide alimentaire affrétées par bateaux

mali-eclairage-bateaux-140313Pour aller au plus près des besoins et accéder aux zones jusqu’ici tenues par différents groupes rebelles, nos équipes empruntent depuis avril 2012 la voie la plus directe et la plus sûre : le fleuve Niger. Grâce à un système de pinasses, sorte de longues barques pouvant transporter plusieurs dizaines de tonnes de fret, et avec l’appui d’ONG locales, ces équipes mobiles apportent eau potable et aide alimentaire aux familles déplacées et à celles qui les accueillent.

Endiguer tout risque de maladies hydriques

Nos équipes de terrain ont pour mission de prévenir la dégradation des conditions de vie des populations et de répondre à toute situation d’urgence. En cas de déplacement massif ou d’une épidémie de choléra, nous sommes en capacité de monter en urgence une station de traitement d’eau potable. Vu le contexte volatile, nous sommes également très vigilants, dans des villes comme Goundam, Diré, Niafunké et Kidal, quant à une possible rupture d’approvisionnement en carburant. Une telle situation entraînerait alors l’arrêt de l’alimentation en eau potable. Les gens n’auraient alors d’autres choix que de puiser l’eau dans le fleuve. Les risques d’épidémies seraient alors très importants. Nous positionnons donc des stocks de traitement de l’eau pour les ménages, à proximité immédiate de ces zones et pour être prêts, par exemple, à monter en urgence des points de chloration afin d’endiguer tout risque de maladies hydriques comme le choléra.

Sur le front de la malnutrition

C’est toujours pour lutter contre le risque de maladies hydriques que, dans les régions de Tombouctou, Kidal et Koulikouro, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL continuent d’apporter leur contribution dans la lutte contre la malnutrition, en apportant un appui opérationnel aux ONG médicales dans près de 60 centres de santé. Dans ces centres où sont traités en priorité les enfants, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL assure l’accès à l’eau potable, réhabilite les latrines, améliore la gestion des déchets médicaux et équipe le personnel en matériel d’hygiène : pulvérisateur de chlore, savons, cache-nez, gants, matériel de nettoyage… Afin d’optimiser l’impact de la prise en charge nutritionnelle, nous nous assurons que les familles dont sont issus les enfants sévèrement malnutris aient accès à une eau potable à leur domicile. Nous leur distribuons des contenants pour l’eau potable, des pastilles de chlore pour un mois, une bouilloire, des savons…

Afflux de réfugiés en Mauritanie

Intervenant depuis février dans le camp de Mberra, en Mauritanie, nos équipes prennent en charge les nouveaux réfugiés qui affluent chaque jour par centaines au point frontière de Fassala. A ce jour, le HCR en a enregistré environ 15 000 de plus. Nous sommes prêts si besoin à augmenter l’approvisionnement en eau et les solutions d’assainissement pour ces réfugiés avant qu’ils rejoignent le camp où 55 000 personnes vivaient jusque-là.

  • 22,4 millions d'habitants
  • 186ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 310 458 personnes bénéficiaires