Les régions de Cox’s Bazar et Bandarban, au sud-ouest du Bangladesh, sont régulièrement frappées par des catastrophes naturelles et climatiques telles que des cyclones, des inondations et des épisodes de sécheresse intense. Celles-ci détruisent les habitations, mettent à mal les cultures et rendent l’eau impropre à la consommation et à l’agriculture. La population locale est donc confrontée à un manque d’accès à l’eau potable et à une insécurité alimentaire chroniques.
L’afflux de plus de 860 000 personnes réfugiées Rohingya depuis 2017 dans la région a, de surcroît, augmenté la pression sur les ressources disponibles. Les besoins humanitaires y sont donc conséquents et se sont vus accentués par les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie de COVID-19.
SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intervient dans la zone depuis plus de dix ans, pour y améliorer la qualité de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, réduire les risques de catastrophes et renforcer la sécurité alimentaire ainsi que les moyens d’existence des populations locales et réfugiées. Ce dernier levier d’actions vise notamment à participer à l’autonomie alimentaire des communautés et à mieux s’adapter aux risques de catastrophes.
Bangladesh
Contexte et action- 165,65 millions d'habitants
- 129ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
- 29 780 personnes bénéficiaires
Les principales sources d’alimentation et de revenus de la population locale sont liées à la pêche et à l’agriculture. La culture du riz est particulièrement importante, mais se heurte à des sols de plus en plus pauvres et à l’apparition de maladies. Elle nécessite par ailleurs l’utilisation de semences adaptées aux conséquences des catastrophes naturelles (terres inondées sur de longues périodes, salinité de l’eau), qui sont onéreuses et inexistantes sur les marchés locaux. Certaines villes deviennent, par conséquent, de plus en plus dépendantes des marchés extérieurs, qu’ils soient internes au pays ou étrangers, afin de mener à bien leurs cultures et nourrir leur population. La fluctuation des prix est une contrainte supplémentaire pour des communautés déjà fragilisées.
L’enjeu vital pour ces populations est d’anticiper et de surmonter les dégâts engendrés par les catastrophes naturelles. Pour répondre à cette problématique, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a entrepris d’implémenter un programme de soutien aux professions agricoles et de renforcement des moyens de subsistance dans les upazilas de Teknaf et d’Alikadam.
Des sessions de formation ont été organisées durant l’été et l’automne 2020 afin que les bénéficiaires du projet puissent apprendre à produire du lombricompost, à préparer la terre, à irriguer le sol, à connaître et choisir les différentes variétés de semences, à produire des semis, à planifier les périodes de plantations et à utiliser des traitements naturels et peu onéreux pour prévenir les maladies des cultures. Les agriculteurs et agricultrices ont également reçu une formation au stockage des grains leur permettant de conserver dans les meilleures conditions possible le fruit de leurs récoltes.
SOLIDARITÉS INTERNATIONAL entend aussi participer au développement de l’élevage. Pour ce faire, notre ONG a effectué des distributions de volailles et de chèvres et organisé des formations dispensant des enseignements relatifs à la reproduction des animaux, à la gestion des stocks, à la valorisation des produits à vendre et aux premières notions de comptabilité. De manière complémentaire, nos équipes ont constitué six cliniques vétérinaires mobiles, qui circulent à Teknaf et Alikadam afin d’apporter les soins et médicaments de base aux animaux d’élevage.
SOLIDARITÉS INTERNATIONAL œuvre par ailleurs auprès des bouchers avec le soutien des municipalités afin qu’ils respectent les conditions sanitaires de découpage, de stockage et de transport de la viande.
Enfin, parce que les petits commerces dans ces deux zones sont également victimes des catastrophes naturelles, notre ONG a lancé un programme d’aide aux petits commerçants, aux épiceries ainsi qu’aux couturiers. À l’aide de kits, de formations et de bourses, nos équipes s’attachent à redonner de la vitalité à ce secteur qui n’a plus les ressources nécessaires pour dynamiser ce pan de l’économie.
Au-delà des professionnels, c’est la population locale dans son ensemble qui se voit soutenue dans ses efforts de résilience. En étroite collaboration avec différents organismes nationaux et internationaux, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL organise des entraînements et des journées d’information sur la fréquence et la saisonnalité des intempéries, la vulnérabilité de certains secteurs et les dommages potentiels à prévenir afin de prendre au mieux les dispositions pour protéger leurs familles et leurs biens.
Le Bangladesh est l’un des pays les plus exposés aux catastrophes naturelles (cyclones, inondations, sécheresse, salinité…) et changement climatique au monde. Environ 10 millions de personnes sont affectées chaque année. Pour faire face à ces aléas à répétition, le gouvernement bangladeshi a beaucoup poussé pour le développement de politiques nationales traitant de la Réduction des risques de catastrophes (RRC). Des autorités sont en charge de cet aspect à chaque niveau de gouvernance, depuis le Ministère de la gestion des catastrophes et des secours (Ministry of Disaster Management and Relief) jusqu’au comité de gestion des catastrophes au niveau des quartiers (appelés « wards »). SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a travaillé pour relier le niveau administratif du niveau des Unions (équivalent des communautés de communes) à celui des quartiers, en créant ou en renforçant les Ward Disaster Management Committees. Des bénévoles issus des communautés ont participé à l’analyse des risques et à la conception des plans d’action des Unions.
Pour mener à bien ses projets, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est accompagnée par USAID et coopère avec les acteurs locaux et les autorités compétentes. Des réunions et échanges sont régulièrement organisés afin d’obtenir les autorisations indispensables à la mise en place des programmes d’aide sur le terrain. Notre organisation s’appuie aussi sur des associations et groupes locaux déjà constitués.
D’après les études scientifiques des Nations Unies, les risques naturels et le nombre de catastrophes liées au réchauffement climatique ne vont pas réduire dans un futur proche. Compte tenu de la situation géographique et géologique du Bangladesh, ainsi que la situation démographique en expansion constante et accélérée par les afflux réguliers de réfugiés Rohingyas, il reste vital et nécessaire pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL de poursuivre ces actions de soutien aux populations afin de leur permettre de se préparer et s’adapter à un scénario instable.