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Somalie : "La faim, une conséquence directe du conflit"

Publié le mercredi 14 janvier 2015

Au bout de cinq ans passés en tant que Chef de mission adjoint en Somalie, Dirir fait le bilan de tout ce qui a changé – et tout ce qui reste à faire, dans un pays pris au piège d’une crise humanitaire.

Dirir est Somalien. Après avoir fui la guerre, il s’est réfugié au Danemark avec sa famille. Il y a fait ses études et, une fois celles-ci achevées, a décidé de revenir dans son pays d’origine afin d’aider ses compatriotes. « Je pense que partir de Somalie au moment de la guerre, a été la bonne décision. Si j’étais resté, j’aurais très bien pu devenir partie du problème. Aujourd’hui, je suis convaincu que j’ai bien fait de revenir. De toute façon, je n’avais pas le choix, c’était comme une obligation, un devoir. Et grâce à mon travail chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, j’ai pu voir des sourires sur les visages des gens que nous avons aidés. C’est là que je sais que je suis à ma place« .

Une situation humanitaire critique

La Somalie fait toujours face à une des crises humanitaires les plus critiques au monde, en partie parce que le pays est très vulnérable aux catastrophes naturelles, notamment la sécheresse. « Mais il s’agit également d’une crise créée par l’homme. La faim est une conséquence directe du conflit, qui détruit les moyens d’existence et provoque des déplacements de population. La Somalie est prise au piège de la pauvreté« . Malgré des situations sécuritaires parfois très tendues, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a toujours fait le choix de rester au plus près de la population en maintenant sa neutralité, en aidant la population sans distinction que celles de leurs besoins primaires : boire, manger et s’abriter. Résultat : « Nous sommes bien acceptés par la population. Nous avons gagné le respect des autorités, des communautés et en particuliers des anciens. Ça a été long et difficile mais aujourd’hui, tous ont compris notre neutralité et nous pouvons ainsi nos rendre dans des zones où d’autres ne peuvent pas travailler« .

Renforcer la résilience du peuple somalien

« Alors que le jeu du pouvoir continue entre les différents groupes armés notamment les Al-Shabaab, pour la communauté humanitaire, la question est de savoir comment, malgré ces évolutions politiques et  sécuritaires, renforcer la résilience du peuple somalien afin de les aider à s’échapper du cycle de la pauvreté. Nous nous devons de continuer à répondre aux besoins des Somaliens, notamment en ce qui concerne l’eau, l’hygiène et l’assainissement, ainsi que la sécurité alimentaire et les moyens d’existence. Les trois groupes somaliens (pasteurs itinérants et semi-nomades, les populations qui vivent des fleuves et les communautés agropasteurs) sont menacés par la faim, la soif. Selon moi, on ne pourra pas agir pour améliorer les conditions de vie du peuple somalien sans une meilleure gouvernance. C’est vraiment le facteur clé« .