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Covid-19 – Afrique : la nécessité d’une réponse d’ampleur

Publié le mardi 21 avril 2020

CRISE INÉDITE – Engagées dans huit pays africains, nos équipes redoutent une explosion des besoins humanitaires liée à la pandémie de Covid-19. L’accès à l’eau et à l’hygiène pour les populations les plus vulnérables reste notre priorité.

Par Thierry Benlahsen, Directeur des opérations de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est présente sur le continent africain avec 200 employés, dont 170 sur le terrain. Depuis plusieurs semaines, la pandémie de Covid-19 a un impact direct sur nos opérations. Le problème est qu’en fonction des zones de contagion, d’un pays à l’autre, la situation n’est pas la même. Comment se déplacer, comment maintenir une présence sur le terrain, continuer à mener des opérations humanitaires classiques, d’urgence pour la majorité, lorsque des mesures de confinement ou de fermetures de frontière sont mises en place ? Nous redoutons une explosion des besoins. Nous savons que la crise sera d’une ampleur inégalée en Afrique subsaharienne.

L’ENJEU MAJEUR DE L’ACCÈS À L’EAU

Au cœur de notre combat humanitaire, l’accès à l’eau et à l’hygiène reste un enjeu majeur dans cette crise. Quand on n’a pas accès à l’eau ni à l’hygiène et au savon, les mesures barrières contre le virus sont impossibles à appliquer. Depuis plusieurs semaines, nos équipes ont réorienté leurs activités, s’assurant que l’eau soit disponible sur les sites les plus à risques, et intègrent des campagnes de sensibilisation de masse et de distribution de savons dans tous leurs programmes à travers le monde. Elles consacrent un effort particulier au renforcement des infrastructures des centres de santé, pour éviter qu’ils deviennent eux-mêmes des zones de contamination. Cette réponse d’urgence est essentielle pour limiter l’impact du virus sur des populations déjà fragilisées.

Mais au-delà de l’urgence, au-delà de cette pandémie, la communauté internationale et notamment les bailleurs de fonds doivent enfin comprendre que la mise en place de projets d’infrastructures d’accès est incontournable pour s’assurer que toutes les villes africaines de population moyenne à large disposent de systèmes d’eau pérennes. Ces mesures relèvent de l’intérêt sanitaire du monde entier. En Afrique, le coût sanitaire et économique lié au manque d’infrastructures basiques et donc à une propagation accélérée du virus coûtera sans doute trois à quatre fois plus cher que les réseaux d’eau qui devraient être en place depuis des années.

L’URGENCE DE LA SOLIDARITÉ

Dans les pays africains, l’économie est à 80% informelle, il est donc très difficile de faire respecter les mesures de confinement. Les gens doivent sortir pour gagner leur vie. Et même lorsqu’ils restent chez eux, notamment dans les zones de forte concentration démographique, les risques de contamination sont extrêmement forts. À terme, le nombre de cas pourrait être beaucoup plus élevé qu’en Europe et aux Etats-Unis.

Face à cette crise, l’urgence est la solidarité envers les plus fragiles. À un moment, comme dans la lutte contre Ebola, certains États doivent décider de prendre le taureau par les cornes et pousser pour une réponse au niveau international. C’est dans l’intérêt des États du monde et de l’Europe : car si aujourd’hui l’épidémie n’est pas contrôlée sur une partie du globe, elle reviendra.

SOUTENEZ NOS ACTIONS EN AFRIQUE, FAITES UN DON

 

Avec 34 €, vous participez à la construction d’un point d’eau pour les populations vulnérables

de République centrafricaine, soit 8,50 € après déduction fiscale.

 

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