www.solidarites.org

Adapter l’action au défi climatique

Publié le mardi 11 juillet 2023

Les populations du sud que soutiennent nos équipes sont les plus vulnérables au changement climatique. Si notre ONG a développé des outils pour réduire son empreinte carbone, sa priorité est de mettre en œuvre, au profit des communautés, des mesures d’adaptation et de résilience face aux risques climatiques. 

Le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental pour l’évolution du climat (GIEC) estime que 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans « des contextes très vulnérables aux changements climatiques ». Pour la plupart, ces enfants, femmes et hommes habitent les pays du sud. L’adaptation au changement climatique est donc un défi incontournable pour qui entend venir en aide aux populations les plus vulnérables.

Réduire notre impact sur l’environnement ne suffit pas

L’environnement et le climat sont devenus des enjeux centraux dans la sphère humanitaire. Ils constituent l’un des piliers de notre stratégie 2022-2025. L’année dernière, nous vous présentions les travaux lancés par nos équipes : l’inventaire carbone et une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elles ont aussi déployé un outil d’évaluation de l’impact environnemental de nos interventions, appelé NEAT+ (« Nexus Environment Assessment Tool »).

Notre ONG met ainsi en place des mesures pour que son action engendre un impact environnemental et climatique négligeable, voire positif.

Mais, atténuer les effets négatifs de nos actions sur l’environnement ne suffit pas.

Au cours de la dernière décennie, les déplacements de populations dus à des événements météorologiques ont été deux fois plus nombreux que ceux provoqués par les conflits¹.

Aider les communautés à résister

Il est nécessaire d’aider les populations, en particulier les plus vulnérables, à faire face aux conditions climatiques actuelles ou futures et à leurs conséquences. Des mesures d’adaptation et de résilience sont nécessaires pour aider ces communautés à résister.

Notre ONG conduit majoritairement ses actions dans des pays à faibles revenus, où les services et infrastructures sont fragilisés par des enjeux de développement économique, des conflits ou des catastrophes naturelles. Ces pays sont les plus vulnérables au changement climatique, alors que leur responsabilité historique dans les émissions de la planète est faible.

Face à ce constat, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL se doit d’intégrer l’adaptation au changement climatique au cœur de sa stratégie, afin d’assurer la pérennité de ses projets et de contribuer à la résilience des populations.

L’adaptation à l’œuvre

Depuis des années, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL met en place des programmes, projets et activités permettant de contrer les conséquences du changement climatique dans les pays où interviennent ses équipes. Cette stratégie passe par le renforcement des capacités d’adaptation et de la résilience des communautés les plus vulnérables.

Ainsi, nos équipes :

  • Renforcent des systèmes agricoles, pastoraux et halieutiques, pour aider les populations vulnérables – bénéficiant de projets en « Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence » (SAME) – à faire face aux chocs climatiques ;
  • Mettent en place des mécanismes de gestion durable et sécurisée des ressources en eau auprès des acteurs communautaires et étatiques des projets « Eau, Assainissement et Hygiène » (EAH) dans des zones exposées aux sécheresses ou inondations ;
  • Conçoivent, construisent et réhabilitent des habitats plus résilients à travers des projets « Reconstruction et Abris ».

Notre ONG, forte de son expérience, axe le renforcement de son expertise « Adaptation et Résilience » dans deux directions :

1. La gestion intégrée de la ressource en eau. Elle permet de maximiser, de manière équitable, le bien-être économique et social, sans compromettre la pérennité d’écosystèmes vitaux.

Exemple d’activité : la réutilisation des eaux usées pour des usages agricoles ou la mise en place de plans communaux de gestion des ressources en eau dans des contextes de stress hydrique.

2. L’agroécologie. Elle vise à établir les fondations d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable en combinant la préservation des ressources naturelles, l’acceptabilité sociale et la performance économique via l’amélioration des rendements.

Exemple d’activités : la gestion optimisée des pâturages ou l’utilisation de variétés résistantes à la sécheresse.

Ces axes sont clés pour atteindre le bien-être économique et la pérennité des écosystèmes.

En 2022, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a mis en place plusieurs projets permettant l’adaptation des communautés au changement climatique. Fidèle à son mandat, ces réflexions ont été lancées dès la phase de réponse d’urgence.

Préservation des réserves en eau de surface au Myanmar 

Dans la zone de Pauktaw, plus de 24 000 Rohingyas souffrent chaque année d’une pénurie d’eau, conséquence de l’épuisement des stocks de surface saisonniers à la fin de la saison sèche. Cette période – située traditionnellement de mi-avril à mi-juin –  subit désormais de larges variations annuelles. 

Pour atténuer ces effets, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL installe des systèmes de pompage depuis des villages éloignés de quelques kilomètres. Cette intervention, accompagnée de campagnes de sensibilisation sur les pratiques de consommation en cas de stress hydrique, permet d’assurer une alimentation minimale en eau de 7,5 litres par habitant par jour. 

Sur le plus long terme, nos équipes travaillent aujourd’hui à réduire les pertes des stocks de surface, pour limiter le besoin en pompage d’urgence. 

Gestion de la ressource en eau pour l’agriculture en Irak 

En Irak, les questions de gestion des ressources naturelles et de lutte contre le changement climatique sont centrales.  

Au nord du pays, la raréfaction de l’eau, ainsi que le manque d’entretien des sols, augmentent la concentration de sel dans le sol. Le phénomène empêche les populations – de retour dans leur zone d’origine depuis la fin du conflit – de reprendre des activités agricoles. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL travaille avec les communautés affectées à la mise en place d’une approche multisectorielle pour l’identification, la gestion et la protection de leurs ressources en eau.  

L’objectif est d’aider l’agriculture et les usages domestiques à s’adapter au changement climatique et de réduire leur impact sur les ressources en eau, l’environnement et le climat. Pour cela, nos équipes mobilisent les compétences scientifiques et techniques locales.