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Xavier Lauth, responsable du desk Urgence de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, nous présente les défis qui sont à relever lors de l’intervention de ses équipes au sein d’un nouveau pays.
Tout au long de l’année, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL assure une veille sur les différents contextes dans lesquels elle n’est pas encore opérationnelle. Cette veille consiste à objectiver différentes situations humanitaires, analyser leurs évolutions politiques et sécuritaires et évaluer la valeur ajoutée de son intervention dans les pays concernés. Cette dernière étape passe par une analyse fine des acteurs en présence, de l’ampleur des besoins, de leur nature, afin de déterminer le domaine sur lequel l’organisation devrait se positionner pour apporter quelque chose de plus, en lien avec son mandat et son expertise. Il s’agit enfin de s’assurer de la faisabilité de l’opération : les équipes du desk Urgence étudient les contraintes d’accès d’ordre sécuritaire et administratif notamment, considèrent les ressources disponibles (financières, RH, logistiques) et sous-pèsent les risques. Ces informations sont recueillies dans un premier temps au moyen d’entretiens et de rapports et dans un second temps, si nécessaire, à travers une mission exploratoire sur le terrain. C’est cette dernière qui permettra à SOLIDARITÉS INTERNATIONAL de collecter les données les plus précieuses et de décider ou non de l’ouverture d’un nouveau Bureau Pays.
Une fois cette décision prise, les priorités sont de plusieurs ordres. En premier lieu, le desk Urgence s’attache à traduire le positionnement stratégique de notre ONG en projets humanitaires objectivés et à présenter ces derniers à nos partenaires financiers. Il convient ensuite de s’intéresser aux aspects logistiques de l’établissement de notre Bureau : trouver des bureaux, des logements, des stocks, acheter des équipements, louer des véhicules… Nos équipes doivent en outre se confronter aux obligations administratives telles que les démarches d’enregistrement, la compréhension du cadre fiscal et les demandes d’autorisations. Il nous faut également ouvrir rapidement un compte en banque et nous assurer une chaîne d’approvisionnement en devises locales. Enfin, dans la mesure où notre ONG travaille principalement avec du personnel recruté localement, l’ouverture d’un nouveau Bureau Pays suppose de recruter une nouvelle équipe nationale et donc, d’appréhender les voies de recrutements, les obligations du droit du travail local, les enjeux de sécurité autour de ces recrutements et les compétences disponibles.
L’ouverture d’un nouveau Bureau Pays est un processus long. Si nos équipes sont parfois capables de mettre en place des activités dans un temps très court, il arrive souvent que nous ayons, dans tous les domaines, de nombreuses surprises et découvertes pendant encore plusieurs mois après notre arrivée. Notre capacité à nous y adapter est l’une des principales forces de notre organisation.