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Cyril Blin, Chef de Mission

Publié le vendredi 4 octobre 2013

Une tête à multiples casquettes

Fraîchement rentré de la RDC, ce touche-à-tout nous explique sa vision de l’humanitaire – un secteur qui selon lui est « d’une richesse inépuisable ».

cyril rdc estSuite à des études en sciences politiques, communication et histoire de l’art – poursuivies en parallèle, et tout en travaillant à côté – Cyril Blin se lance à fond dans la vie active.

Avant de s’orienter vers l’humanitaire, Cyril travaille pendant 14 ans, dont la moitié à l’étranger, et souvent dans des pays en voie de développement. Pendant cette période il touche à tout, ou presque : la diplomatie, l’entreprise, les collectivités publiques, l’associatif et le journalisme.

C’est en Thaïlande, où il effectue un reportage sur les réfugiés birmans, qu’il est amené à rencontrer des acteurs humanitaires, dont l’équipe de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Il explique : « Ces rencontres m’ont donné envie de passer à l’action, de faire avancer les choses. Je voulais découvrir le monde de l’humanitaire ».

Il postule auprès de plusieurs ONG et décide de partir au Darfour avec SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. « Ce qui m’a attiré chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ? J’ai été enthousiasmé par l’ambiance du siège. Ça fait penser à une fourmilière : tu vois des gens courir dans tous les sens, et ça donne envie de mettre les mains dedans. Et puis les gens sont très accueillants. Même s’ils sont sous l’eau, ils prennent le temps de dire bonjour. Ça m’a impressionné. » La formation PAD (Préparation Au Départ) qui précède tout premier départ en mission le réconforte dans sa démarche. « Ce fut un moment fort d’engagement. »

A priori, il part sur un poste de Log-Admin. « Mais comme c’est souvent le cas chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL – même plus que chez d’autres ONG, je dirais – j’ai vite évolué sur un poste de Coordinateur Terrain Log-Admin. Et comme il y avait plusieurs gaps RH sur la mission, j’ai aussi été amené à faire du programme : à gérer la WASH et la Sécurité Alimentaire, tout en gardant ma triple casquette de Coordinateur Terrain Log-Admin. » Pour Cyril, cette tendance n’est pas unique à SOLIDARITÉS INTERNATIONAL : « L’humanitaire, c’est le seul secteur qui propose une telle mobilité à la fois horizontale et verticale ». Il est très conscient que ce modus operandi ne convient pas à tout le monde. « Mais moi, les perspectives d’apprentissage et d’évolution que propose SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, je trouve ça plutôt motivant. »

Une deuxième mission avec SOLIDARITÉS INTERNATIONAL en République Démocratique du Congo (RDC) suit. Cyril part sur son premier poste de Chef de Mission avec une autre ONG française – à Port-au-Prince en Haïti – mais revient chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL pour son plus gros défi – au moins jusqu’à présent. « On m’a proposé le poste de Chef de Mission sur ce qui était à l’époque la mission Nord Kivu, en RDC. L’enjeu principal, c’était la fusion des missions RDC, qui devaient devenir deux missions au lieu de trois. Cela nécessitait une grosse réflexion stratégique au préalable, dans laquelle j’étais fortement impliqué. Et puis il fallait tout mettre en œuvre, en mobilisant les équipes derrière ce projet. Pour moi c’était ça l’intérêt du poste : c’était un vrai chantier, un nouveau challenge. »

Et pourquoi est-il revenu au sein de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ? « Déjà, le poste en soi était passionnant. Le contexte aussi – la RDC est un pays extrêmement complexe. Cela nécessite la lecture et l’analyse constantes du contexte. Et puis c’est une des plus vieilles et des plus grosses missions de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ».

« Sur le terrain, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est connu parce qu’on bosse beaucoup, et bien. La qualité de nos programmes est reconnue. Mais c’est aussi parce qu’on a un sens de l’humour, un vrai esprit d’équipe, ce qui est essentiel quand on travaille dans ce milieu. »

Quelle est sa vision du poste de Chef de Mission ? « Le Chef de Mission, c’est à la fois le pilote et le coordinateur de la mission. Il fixe le cap et réunit les énergies de toute l’équipe derrière un projet commun. C’est ça qui l’oblige à développer une vision large, qu’il doit ensuite savoir transmettre aux équipes et à divers publics cibles. Je dirais qu’il faut presque être pédagogue pour bien faire le boulot. »

Et sinon, quelles compétences lui ont servi ? « Aujourd’hui, tous les humanitaires sont avant tout des managers. Tu ne vas pas partir construire des latrines ; tu vas plutôt partir manager une équipe qui elle va les construire. Et donc avoir de l’expérience dans le management – avoir managé et avoir été managé – est vraiment une condition sine qua non de ces jours. »2012 SK EHA source ECHO

Pour Cyril, l’humanitaire est un métier qui s’apprend sur le terrain. « Le fait d’avoir vécu à l’étranger, de connaitre l’inter-culturalité, et mes expériences professionnelles . . . tout ça m’a aidé, certes. Mais j’ai vraiment tout appris lors de mes missions. »

Et comment est-ce qu’il voit la suite ? « Jusque-là je n’étais jamais resté dans un secteur – sans parler d’un poste – plus d’un an et demi. Or ça fait quatre ans que je travaille dans l’humanitaire, et je ne prévois pas de partir tout de suite. Toute mission est unique. Toute ONG a ses propres procédures et outils internes ; sa propre philosophie du travail. Du coup, même repartir sur une nouvelle mission constitue une évolution en soi. Ce secteur est vraiment d’une richesse inépuisable. »