[Paris, le 14 avril 2025] Entre le 11 et le 13 avril, le camp de réfugiés de Zamzam – l’un des plus grands dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan –, a fait l’objet d’une grande offensive des forces paramilitaires entraînant la mort de plusieurs centaines de personnes. La population a fui par centaines de milliers entre routes dangereuses et brousses meurtrières. Ces attaques ont eu lieu quelques jours avant le 15 avril qui marque les deux ans du conflit.
“Des gens meurent de soif et de fatigue dans la brousse entre le camp de Zamzam et la ville de Tawila, raconte Justine Muzik Piquemal, responsable géographique en charge du Soudan chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Le conflit au Soudan montre le pire de la guerre, dans un silence violent”. Depuis vendredi 11 avril, le camp de déplacés de Zamzam, abritant plus de 500 000 personnes à 20 km au sud de la ville d’El-Fasher, a subi une série d’attaques laissant pour morts plusieurs centaines de civils et entraînant la fuite de centaines de milliers de familles en proie à la peur et à l’abandon.
Parmi les civils tués, nous avons appris avec effroi la mort de neuf collègues qui travaillaient pour une clinique médicale encore en service à El-Fasher. “Nos collègues de Relief International ont été assassinés l’un après l’autre à l’hôpital, c’est terrible, témoigne notre coordinateur terrain Renaud Douci. Dans le camp de Zamzam, il n’y a plus personne, souffle-t-il. Tout le monde a fui en l’espace de 48 heures vers El-Fasher et Tawila, où les ONG se coordonnent du mieux qu’elles peuvent pour répondre aux besoins humanitaires, qui sont colossaux. Entre 10 et 20 000 personnes arrivent ici chaque jour, épuisées et sans ressource.”
En état de siège depuis près de deux ans, le camp de Zamzam était, jusqu’à ces derniers jours, un refuge pour les civils victimes d’exactions permanentes (assassinats, viols, rackets, recrutements forcés d’hommes et de jeunes garçons). En septembre 2024, nous vous alertions sur l’état de famine qui y sévissait, démultipliant les risques de propagation d’épidémies, telles que la rougeole et le choléra. Cette situation, déjà dramatique, ne fait qu’empirer aujourd’hui. « Les civils contraints de fuir et de se déplacer arrivent avec rien, ils sont choqués et très déshydratés. Un des gros enjeux pour nous va être la mise en place rapide de livraisons d’eau par camions-citernes, explique Justine Muzik Piquemal. D’abord pour lutter contre la soif, mais également contre les épidémies : à El-Fasher comme à Tawila, il y a urgence.”
Présente au Soudan depuis 2020, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a été la première ONG humanitaire internationale à réussir à retourner dans l’Ouest du pays suite à l’éclatement de la guerre civile le 15 avril 2023. Avec plus de 30 millions de personnes dans le besoin (soit plus de la moitié de la population) et 13 millions de déplacés, le Soudan est considéré comme la plus grande crise humanitaire au monde*.
*Soudan : la plus grande crise humanitaire au monde | ONU Info
Contact presse :
Claire MORAND / 07 85 42 56 99 / 01 76 21 87 87
cmorand@solidarites.org Ou presse@solidarites.org
Site Internet : solidarites.org/fr/
X : @Solidarites_Int - Instagram : @solidaritesinternational