A travers la divulgation d’une vidéo révélant des violences à l’encontre de civils, l’actualité met à nouveau en lumière le sort de la population Rohingya de Birmanie, cette minorité musulmane opprimée. La situation dans le nord de l’Etat de l’Arakan est extrêmement inquiétante et a provoqué une résurgence d’actes de violences à l’encontre de la minorité Rohingya.
Paris, le 4 janvier 2016
A travers la divulgation d’une vidéo révélant des violences à l’encontre de civils, l’actualité met à nouveau en lumière le sort de la population Rohingya de Birmanie, cette minorité musulmane opprimée. La situation dans le nord de l’Etat de l’Arakan est extrêmement inquiétante et a provoqué une résurgence d’actes de violences à l’encontre de la minorité Rohingya. Depuis trois mois, l’armée Birmane mène des représailles disproportionées envers les populations civiles suite à des attaques sur des postes-frontières en octobre dernier. De plus, la fermeture de la région par les autorités empêche les acteurs humanitaires de répondre aux besoins vitaux et urgents de dizaines de milliers de personnes.
Un déni gouvernemental systématique mis à mal par la fuite d’une vidéo
« Malgré les nombreux rapports d’organisation des droits de l’homme (Amnesty International, Human Rights Watch, Fortify Rights, etc), la lettre ouverte d’anciens Prix Nobel de la Paix, et la pression de la diplomatie internationale, seule la fuite (leaking en anglais) de documents produits clandestinement ou détournés de leur destination initiale permet de rompre le déni des autorités birmanes qui prévalait jusqu’alors« , explique Christophe Vavasseur, responsable géographique au siège de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.
Des craintes confirmées
Ce que SOLIDARITÉS INTERNATIONAL craignait au lendemain des incidents du 9 octobre se réalise : sans un accès non entravé aux victimes du conflit, la situation ne fait que s’envenimer pour les populations civiles sans aucune protection et dépendant, pour au moins 150 000 personnes, de l’aide humanitaire pour survivre.
Nos équipes nationales, les seules à pouvoir encore en partie accéder, sous réserve d’autorisation des autorités militaires, à des camps de déplacés situés non loin de la zone des plus fortes tensions et dans lesquels nous fournissions jusqu’ici une aide humanitaire, confirment que l’intégrité physique des populations civiles est sérieusement affectée par les opérations militaires en cours.
Une crise qui s’étend au-delà de la frontière
« Les conséquences de cette crise se ressentent jusqu’au Bangladesh voisin où quelque 40 000 Rohingya ont trouvé refuge dans le plus grand dénuement et dans des conditions alarmantes d’insalubrité. Nos équipes présentes sur place ont commencé à répondre aux besoins vitaux de ces réfugiés et cherchent à mobiliser davantage de moyens pour une assistance à la hauteur’’, souligne Christophe Vavasseur.
Malgré le désespoir des Rohingya qui subissent l’oppression depuis plusieurs décennies et les limites de l’action humanitaire dans un contexte politique aussi fermé, il existe toujours des solutions. Mais seule la ‘communauté internationale’, à l’image de l’appel lancé par les anciens Prix Nobel de la Paix, peut les mettre en œuvre avant qu’il ne soit définitivement trop tard et que l’Histoire ne se répète.
SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est présente dans l’Etat d’Arakan depuis les premiers déplacements de population en 2012 et au Bangladesh voisin depuis 2010. Elle s’attache à rendre un peu moins indignes les conditions de vie de toutes les populations dans le besoin et se réserve le droit de sensibiliser les opinions sur la crise oubliée des Rohingya.
Contact presse
Tugdual de Dieuleveult
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