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Prise d’El Fasher au Soudan : une escalade des violences fatale pour les civils

Publié le vendredi 31 octobre 2025

[Paris, vendredi 31 octobre 2025] La prise d’El Fasher par les Forces de soutien rapide a plongé l’ouest du Soudan dans le chaos. Quelques milliers de déplacés ont rejoint Tawila, mais l’aide peine à atteindre les plus isolés. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL alerte sur l’urgence de garantir un accès humanitaire sécurisé et en quantité suffisante. 

Depuis la prise d’El Fasher par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dimanche 26 octobre, près de 5 000 personnes ont rejoint à pied ou par camion la petite ville de Tawila, dans l’ouest du Soudan. 

« On s’attendait à voir beaucoup plus de monde arriver au regard des 250 000 personnes qui sont censées être à El-Fasher, ce qui nous inquiète beaucoup. Cela signifie que des gens sont encore coincés dans la ville assiégée, ou rencontrent des difficultés sur la route. On craint que les gens y meurent de faim ou de soif », témoigne Caroline Bouvard, directrice pays au Soudan pour l’ONG SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. 

Avec plus d’un demi-million de déplacés arrivés au cours des six derniers mois, la ville de Tawila est saturée. Sa capacité d’accueil constitue un véritable enjeu : « Les civils qui arrivent à Tawila sont principalement des femmes et des enfants. Les rares hommes qui ne font pas partie des Forces armées soudanaises sont pour la plupart malades, blessés ou âgés. Ils sont tous extrêmement mal nourris, déshydratés et clairement traumatisés », explique Caroline Bouvard. 

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL redouble d’efforts pour fournir de l’eau potable, de la nourriture et des abris aux nouveaux arrivants. Toutefois, sa capacité d’action est limitée. Les ONG ne parviennent à couvrir qu’environ 20 % des besoins en eau potable des déplacés présents à Tawila. « Malheureusement l’intégralité de l’aide internationale n’est pas en mesure d’arriver jusqu’ici car les Nations Unies n’ont pas l’ensemble des autorisations qui leur permettraient d’installer leurs activités », déplore la directrice pays du Soudan. En 2025, seuls 27 % des besoins humanitaires essentiels sont financés pour faire face à la crise que traverse le Soudan¹.

L’insécurité qui règne dans le Nord Darfour entrave également l’accès humanitaire aux populations. Les bombardements frappent les civils et les infrastructures, résultant dans la destruction d’une maternité ou encore de nos bureaux à El Fasher ces derniers jours. Depuis l’offensive contre le dernier bastion des forces armées soudanaises, plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie, tandis que les centaines de milliers d’habitants restés à El Fasher subissent des violences extrêmes, la faim et l’absence de soins². 

«Le sujet central, il est là aujourd’hui : des enfants meurent encore de faim en 2025, c’est inouï. Nous appelons à laisser entrer l’aide humanitaire en quantité suffisante pour soulager la souffrance des civils et réclamons un accès humanitaire sécurisé aux personnes prises au piège dans le conflit », exhorte Justine Muzik Piquemal, directrice régionale pour l’ONG SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Avec plus de 30 millions de personnes dans le besoin (soit plus de la moitié de la population) et 13 millions de déplacés, le Soudan est considéré comme la plus grande crise humanitaire au monde³.

 

¹ Financials | Sudan | Humanitarian Action 

² Au Soudan, les paramilitaires contrôlent le Darfour après la « prise » d’El-Fasher 

³ Soudan : la plus grande crise humanitaire au monde | ONU Info 

 

Porte-paroles disponibles:  

  • Caroline Bouvard, directrice pays au Soudan 
  • Justine Muzik Piquemal, directrice régionale en charge du Soudan  

 

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