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Yémen : les conflits impactent l’accès à la nourriture et aux moyens d’existence

Publié le jeudi 2 juillet 2020

Le Yémen est confronté à l’une des plus grandes crises humanitaires au monde, avec 24 millions de personnes dans le besoin. Le conflit a fait des milliers de victimes civiles, les services publics se sont effondrés et l’accès à la nourriture a été remis en question sur presque tout le territoire.

Plus de 20,1 millions de yéménites – soit plus de 67 % de la population totale – ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. En outre, 3,6 millions de personnes ont été déplacées depuis 2015 et le sont toujours aujourd’hui. Piégées par la proximité de la ligne de front ou rendues vulnérables en raison de leur déplacement, les populations du gouvernorat d’Al Hudaydah sont particulièrement touchées et confrontées à un manque d’accès à la nourriture et aux services de base qui met leur vie en danger.

Seules quelques ONG, dont SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, sont en mesure d’intervenir grâce à leur expertise et leur connaissance du terrain. Ainsi, avec le soutien de OCHA (le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires), nos équipes ont mis en place une assistance d’urgence en matière de sécurité alimentaire pour les personnes les plus vulnérables, menacées par la famine et confrontées aux conditions catastrophiques dans la zone.

Mohamed a une femme, trois filles et un fils. Ils vivaient sur les collines du district d’Al-Tahita, dans une maison qui lui appartenait. Ils avaient de bonnes conditions de vie avant le début de la guerre et Mohamed subvenait aux besoins de toute sa famille. Sa femme souffre d’une maladie mentale et ne peut pas travailler. Il a acheté une moto en 2011 qui lui a permis de commencer à gagner sa vie. Mais, alors qu’il devait encore rembourser la moitié de sa valeur au vendeur, le conflit a éclaté.

« Lorsque le conflit a atteint notre région, je me suis retrouvé au milieu de la ligne de front avec ma famille. Ma femme, mes enfants, ma mère et moi, sommes restés allongés sur le sol pendant 36 heures sans manger alors que les balles et les projectiles volaient au-dessus de nous. Le lendemain, les tirs ont cessé pendant environ une heure, et je suis parti pour Al-Khokha avec ma famille. J’ai laissé ma moto et tous mes biens à l’un de mes proches et nous avons atteint la ville avec les seuls vêtements que nous portions à ce moment-là. Nous avons vécu chez un ami de la famille pendant 10 jours, tout en cherchant un autre endroit où vivre en ville. Un propriétaire terrien m’a alors prêté une petite parcelle et j’ai acheté une tente avec l’argent qu’il restait de mon activité de motocycliste.« 

  • 32,98 millions d'habitants
  • 183 sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 341 280 personnes bénéficiaires
Accès aux ressources financières d'une famille yéménite
Mohamed et trois de ses enfants posent devant la moto : le seul moyen de subsistance de la famille

Au début, cette famille ne s’octroie que deux repas par jour, ce qui a un fort impact sur son état nutritionnel. Mohamed récupère sa moto, mais celle-ci doit souvent être réparée et ne lui permet pas de travailler tous les jours, ce qui explique qu’il ait à adopter des mécanismes d’adaptation négatifs (comme le fait de s’octroyer seulement deux repas par jour).

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL lui vient rapidement en aide en lui fournissant six allocations en espèces qui lui permettent d’améliorer le niveau de vie de sa famille et de la faire bénéficier de trois repas par jour. Il réussit à économiser un peu de l’argent qu’il reçoit chaque mois, et fait réparer sa  moto. Il travaille maintenant à plein temps et gagne suffisamment d’argent pour s’occuper de sa  famille et rembourser son prêt.

Comme celle de Mohamed, la vie d’Halitit a été bouleversée par la guerre : « Je m’occupe seule de mes douze enfants depuis le décès de mon mari et vis dans une petite maison à Al-Khokha, comprenant une pièce principale, une salle de bain, et une cuisine. J’ai perdu tous mes repères à la mort de mon mari et j’ai dû trouver de nouveaux moyens de subsistance. Je ramasse du bois que mon fils, épileptique, vend dans la rue. Deux autres de mes fils travaillent également : l’un vend des glaces et l’autre des bonbons. »

Pendant 6 mois, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a soutenu Halitit en lui versant une allocation mensuelle en espèces qui lui a permis d’améliorer l’état nutritionnel de sa famille et de payer les frais de scolarité de deux de ses enfants, qui n’ont plus à travailler dans la rue.

Accès aux ressources financières d'une femme au Yémen
Halitit ramasse du bois pour subvenir au besoin de toute sa famille.

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