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Yémen : des infrastructures publiques fragilisées et sous pression

Publié le lundi 24 février 2020

Seul point d’accès depuis le Sud à la grande ville de Tai’zz, traversée par la ligne de front, Al Turbah est une ville stratégique au Centre du Yémen. Ce district a accueilli en 2019 plus de 43 000 nouvelles personnes déplacées, aggravant ainsi la pression sur les ressources et les infrastructures publiques qui peinent à absorber tous les besoins. Face à ces défis, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL apporte son soutien au plus grand hôpital public de la ville. 

Les conflits au Yémen, et les déplacements de populations qui en découlent, aggravent la pression sur des infrastructures de santé déjà fortement fragilisées. L’hôpital Al Khalifa était par exemple privé d’une source d’eau potable depuis 2011 en raison de la destruction de la principale ligne de pompage.

Le système de traitement des eaux usées était lui aussi dysfonctionnel avant l’intervention de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.

Avant c’était très compliqué et fatiguant pour nous. Nous évacuions la boue et les eaux usées nous-même, dans la zone derrière l’hôpital. Les eaux usées débordaient de partout autour de l’hôpital et dans les jardins. La situation s’est bien améliorée depuis et il n’y a plus de mauvaises odeurs »
explique Youssef Ahmed, agent des services hospitaliers.

En 2018 et 2019, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL au Yémen ont ainsi travaillé d’arrache-pied à la réhabilitation des services sanitaires et de l’approvisionnement en eau de l’hôpital Al Khalifa. Aujourd’hui, l’hôpital est approvisionné de façon pérenne en eau de qualité, dispose d’un système de traitement des eaux usées moderne, d’infrastructures sanitaires (toilettes, douches) fonctionnelles et d’une capacité de traitement des déchets solides incluant un incinérateur. Des formations du personnel hospitalier à l’utilisation de ces nouvelles installations permettent d’assurer leur maintenance et leur durabilité.

Alors que le Yémen souffre d’épidémies récurrentes de choléra, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a aussi porté une attention particulière à la réhabilitation complète du Centre de traitement du choléra (CTC) qui demande une expertise spécifique afin de prodiguer les meilleurs soins tout en protégeant les soignants.

  • 32,98 millions d'habitants
  • 183 sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 341 280 personnes bénéficiaires

« L’espace de traitement du choléra de l’hôpital Al Khalifa n’était pas pensé pour prendre en charge de manière efficace les patients et permettre au personnel médical de travailler dans de bonnes conditions. Imaginez, il n’y avait pas de toilettes fonctionnelles, pas de gestion des flux de déchets. Cela handicape la lutte contre l’épidémie, réduit la qualité de la prise en charge des patients et, plus globalement, mine la confiance des patients dans le système de santé. » raconte Thomas Janny, Responsable géographique Moyen et Proche-Orient pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. « Nous avons donc répondu aux besoins spécifiques identifiés et renforcé les capacités globales de l’hôpital afin d’assurer une prise en charge spécifique des cas de choléra et de mieux préparer ses équipes aux pics endémiques à venir. »

Les problématiques sanitaires et le manque d’infrastructures adaptés de l’hôpital Al Khalifa décourageaient aussi les soignants, en particulier les médecins souvent originaires d’autres provinces et peu enclins à travailler dans un hôpital ne leur permettant pas de soigner correctement. « Le directeur adjoint m’a dit que nos interventions ont profondément modifié l’engagement des médecins. Avant, les médecins venaient pour 1 mois, 1 mois et demi, puis ils repartaient, dépités des conditions de prise en charge. Mais les réhabilitations ont offert de bien meilleures conditions de travail et de prise en charge des patients qui ont convaincus les équipes médicales de s’impliquer sur du plus long terme. Cela a aussi permis de reconstruire des relations de confiance avec les populations qui étaient souvent dans la défiance vis-à-vis des services de l’hôpital. » nous explique Thomas Janny.

Ainsi, outre la valeur ajoutée technique apportée par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, ce programme a permis de renouveler le regard des populations sur l’hôpital et la relation entre le corps médical et les personnes dans le besoin.

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