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Le changement climatique : une réalité quotidienne au Tchad

Publié le mardi 23 juin 2015

Le lac Fitri, en pleine bande sahélienne, est le carrefour de nombreux modes de vie différents, qui aujourd’hui se multiplient, en raison du changement climatique, ce qui entraîne des tensions intercommunautaires et l’épuisement des ressources. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL prépare les populations qui vivent près du lac à cohabiter tout en préservant ces ressources et leurs moyens d’existence.

A 300 km à l’est de la capitale tchadienne de N’Djamena, le lac Fitri est traditionnellement un vivier important de pêche pour toute la région, et même au-delà, puisque le poisson est exporté jusqu’au Nigéria. En raison de la sécheresse qui affecte le Sahel depuis de nombreuses années, mais aussi les inondations, l’érosion des sols et la désertification aux alentours, le lac devient le théâtre de rencontres encore inimaginables il y a quelques années. En effet, les pêcheurs doivent à présent cohabiter avec des agriculteurs et des éleveurs ayant pour conséquence une pression supplémentaire sur les ressources que peut offrir le lac, dû à l’augmentation du nombre de personnes dépendant de ces ressources.. Ils doivent également faire face à l’arrivée de nouveaux concurrents en provenance du lac Tchad, eux-mêmes expulsés par d’autres pisciculteurs venus des pays voisins pour des raisons économiques ou sécuritaires. L’ambiance d’habitude cordiale laisse aujourd’hui la place à des tensions interethniques.

Lutte contre les effets du changement climatique

Afin de parer à ce phénomène, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL mènent un ambitieux projet qui s’attaque aux racines du problème et préparent les populations concernées à la réduction des risques liés au changement climatique, tout en renforçant leurs revenus et en améliorant l’accès à l’eau et les bonnes pratiques d’hygiène. « Nous répondons aux risques climatiques avec l’adduction d’eau depuis un réservoir à Gambir, à 7 km du lac, la construction de digues contre les inondations et la plantation d’arbres pour protéger les infrastructures des vents violents », explique Bram Thibaut, responsable du programme dans la région du Batha; « Ce projet intégré s’étend sur trois ans, et il s’insère dans les plans communautaires de réponse aux problématiques locales. »tchadclimat

Renforcement de l’économie locale

En plus de préparer les populations aux risques climatiques, le projet a pour but de développer les activités agricoles : la mise en place d’écoles d’éleveurs, d’activités de déstockage préventif pour assurer la survie des cheptels et la diversification des sources de revenus. Ces programmes ont un impact positif sur la sécurité alimentaire et sur l’économie de toute la région. Le soutien aux services d’épargne/crédit permet également à des groupements professionnels de femmes de développer leurs activités génératrices de revenus. De plus, la mise en place de banques de céréales permet aux communautés de faire face aux périodes de soudure, qui correspondent aux périodes d’épuisement des stocks de la récolte précédente, une période particulièrement difficile à surmonter pour les populations vulnérables de la bande sahélienne.

Les activités liées à l’eau ont été accompagnées de séances de promotion de l’hygiène, de la construction de latrines familiales, mais aussi d’ateliers de cuisine pour assurer une alimentation plus équilibrée. Une nécessité pour Bram Thibaut : « Le caractère intégré du projet fait que toutes ces activités se recoupent et sont interdépendantes. Le fait qu’elles aient lieu dans les mêmes communautés démultiplie l’impact d’un projet dont la portée est déjà grande. »

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