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Les sacs potagers désormais cultivés en Syrie

Publié le vendredi 12 mai 2017

Après avoir largement porté ses fruits au Kenya, en Thaïlande, notre programme de sacs potagers s’exporte aujourd’hui dans le Nord de la Syrie. Explications avec Cédric Fioekou, notre expert en Sécurité Alimentaire. 

Plus de 400 000 morts, 11 millions de réfugiés et de déplacés dont 6,3 millions à l’intérieur du pays, 7 millions de personnes en insécurité alimentaire… Après 6 ans de guerre en Syrie, le bilan humain est particulièrement lourd. Le gouvernorat d’Alep où nos équipes agissent accueille à lui seul plus d’1,2 million de déplacés. Face à l’ampleur des chiffres et des besoins, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a lancé, avec l’aide de la fondation Carrefour, un projet pilote de sacs potager à destination de plus de 260 familles. Une première dans une zone de conflit, mais un programme qui a déjà largement porté ses fruits au Kenya dès 2012 puis en Thaïlande quelques années plus tard.

syrie enfants alimentation

En Syrie, 7 millions de personnes ont besoin d’assistance alimentaire et 6 millions d’enfants dépendent de l’aide humanitaire.

Cultiver sans espace…

En Syrie, l’agriculture en sac, adaptée aux espaces exiguës et aux populations sans accès à la terre, permettra dans un premier temps aux bénéficiaires d’améliorer leur consommation alimentaire tout en faisant des économies. Elle permettra ensuite d’augmenter qualité et la diversité des produits consommés surtout dans un contexte de rareté voire d’absence de produit frais. Elle est particulièrement adaptée aux camps de déplacés où travaille SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, dans lesquels l’espace est exigu et où les ménages déplacés n’ont pas d’accès sécurisé à des parcelles agricoles mais peuvent assez facilement trouver la terre nécessaire au remplissage des sacs. Un sac occupe une surface au sol de 0.35m². La surface de production démultipliée par l’utilisation des côtés du sac comme surface de culture (jusqu’à 40 plants). En plein champ il faudrait disposer d’un espace de 4.4m² pour cultiver autant que dans un sac.

…avec peu d’eau

En outre, la culture en sac nécessite moins d’eau que la culture en pleine terre pour une même production identique. Et dans le nord de la Syrie où nos équipes agissent, cette technique de culture verticale permet de limiter la pression sur les faibles ressources en eau de la zone. Les populations du Nord de la Syrie ont des habitudes alimentaires intégrant une grande part de légumes (aubergine, tomate, concombre…) et d’aromates (persil, coriandre…) issus de leur propre production. De plus, le maraichage est une pratique culturellement et traditionnellement acceptée et exercée par la population syrienne et peut être effectuée tant par les femmes que par des hommes. Enfin, les déplacés du nord de la Syrie, étant pour la plupart agriculteurs, disposent déjà d’un savoir-faire. Autant d’éléments qui permettent de croire que ce programme est bien adapté au contexte syrien.

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