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Au Soudan, le choléra s’ajoute au chaos

Publié le lundi 22 septembre 2025

Le Soudan, ravagé par la guerre et une famine croissante, doit faire face à une catastrophe supplémentaire, une flambée de choléra sans précédent. Dans un pays où les infrastructures sont détruites, les populations déplacées et l’accès à l’eau potable compromis, cette maladie évitable devient un fléau meurtrier. Le conflit armé, qui dure depuis plus de deux ans, a déjà déplacé plus de 14 millions de personnes et plongé des régions entières dans le chaos. C’est dans ce contexte que le choléra se propage, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique. 

  • 51,6 millions d'habitants
  • 172ème sur 193 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 499 406 personnes bénéficiaires

Depuis le début de l’épidémie en juillet 2024, plus de 83 000 cas ont été recensés à travers le pays, dont plus de 2 600 décès¹. En 2025 seulement, on compte plus de 32 000 cas suspects. Le taux de létalité varie selon les régions, atteignant jusqu’à 7,2 % dans certaines zones du Darfour, bien au-dessus du seuil d’urgence fixé par l’OMS. Le choléra provoque des diarrhées sévères qui entrainent une déshydratation potentiellement mortelle si elle n’est pas prise en charge. Les enfants de moins de cinq ans, particulièrement touchés par la malnutrition et les risques de déshydratation, sont les plus vulnérables et représentent une part importante des personnes à risque.

Cette crise sanitaire est directement liée à la guerre. Les attaques contre les infrastructures hydrauliques et électriques ont privé des millions de personnes d’accès à l’eau potable. Dans les camps de déplacés, la surpopulation et l’absence de latrines favorisent la propagation du choléra, surnommé “maladie des mains sales”, qui se transmet par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Les pluies saisonnières et les inondations aggravent encore la situation, en dispersant les bactéries dans les zones habitées. Le manque de financement et l’insécurité entravent les efforts de réponse, laissant des millions de personnes sans protection face à la maladie.

Face à cette urgence, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est pleinement mobilisée notamment dans les zones les plus touchées, comme à Tawila (Nord Darfour).  Ici, près d’un demi-million de personnes sont arrivées en cinq mois, créant des camps de fortune aux conditions de vie particulièrement précaires. Nos équipes ont donc organisé des distributions de kits d’hygiène (savon, pastilles de purification, serviettes hygiéniques) atteignant 45 % des ménages dans le nouveau camp de déplacés. Mais l’accès à l’eau reste critique : 223 000 personnes pratiquent encore la défécation en plein air, faute de latrines suffisantes. Pour répondre aux besoins de cette zone, 65 nouveaux forages équipés de systèmes solaires sont nécessaires, ainsi que plus de 15 500 latrines. Sans cela, le choléra risque de se transformer en catastrophe sanitaire majeure, dans un pays déjà à genoux.

Photos : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

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