Camille Rabec a passé 5 mois au Soudan du Sud en tant que Monitoring Officer. Très engagée chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, elle nous raconte son parcours.
Quel est ton parcours ?
J’ai fait un Master de Langues Etrangères Appliquées, Analyse de crise et Action humanitaire à Chambéry. C’est un bon Master qui a formé plusieurs autres employés de Solidarités International ! J’ai ensuite fait mon stage de fin d’études chez Solidarités International, sur le Desk Pink (République Centrafricaine, Soudan du Sud, Liban, Syrie) pendant 6 mois, à la suite duquel on m’a proposé une mission de Chargée de Reporting et de Communication au Soudan du Sud. En raison de ma formation assez généraliste, ce poste était idéal pour une première mission. Je traitais des relations bailleurs, les rapports et propositions de projet. A la fin de mon premier contrat de six mois, j’ai signé à nouveau mais avec des nouvelles responsabilités davantage liées au suivi et à l’évaluation (MEAL – Monitoring, Evaluation, Accountability and Learning) de nos programmes. Aujourd’hui, je suis de retour en France après un an de mission, donc j’espère repartir bientôt avec Solidarités International.
Quelles étaient tes responsabilités ?
Le MEAL est une fonction polyvalente qui consiste aussi bien à réaliser des enquêtes sur le bon fonctionnement des programmes et l’atteinte des objectifs, mais aussi à relever le niveau de satisfaction des bénéficiaires et donc à leur rendre des comptes. Nous recevons leurs retours mais aussi des informations connexes comme sur la sécurité de la zone. Du coup c’est une responsabilité importante et gratifiante. De plus, nous réalisons nos enquêtes sur le terrain grâce à la collecte de données mobiles. Nous formons des employés journaliers à l’utilisation d’un questionnaire sur téléphone portable. Ils réalisent des enquêtes CAP (connaissances, attitudes et pratiques) auprès d’un échantillon de bénéficiaires sur l’accès à l’eau, la connaissance des bonnes pratiques d’hygiène, etc. et téléchargent les résultats directement dans une base de données. Nous avons réalisé une enquête à Malakal dans le nord du pays et une à Wau Shilluk, non loin. Wau Shilluk est particulièrement prioritaire car l’accès à l’assainissement est quasi nul, favorisant ainsi la défécation à l’air libre et donc les maladies hydriques.
© Vincent Tremeau
Quel bilan fais-tu de ta première mission au Soudan du Sud ?
C’est un contexte particulier. Personnellement, il m’a aidé à « grandir », à apprendre plein de choses, aussi bien sur le plan professionnel que personnel (le contexte multiculturel, la vie à plusieurs, les contraintes liées à la sécurité…). Juba est une ville relativement calme mais certaines zones sont plus sensibles. Il faut donc faire avec un couvre-feu et les restrictions de mouvements. Professionnellement, j’ai appris un métier avec le MEAL, qui m’intéresse beaucoup. Cette première mission a été très formatrice et m’a permis de côtoyer toutes les équipes, aussi bien sur les programmes ou dans les équipes support. Après le siège, j’aurai connu le travail au niveau de la coordination. Pourquoi pas une prochaine mission en brousse !
Photo de couverture: Vincent Tremeau ©
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Soudan du Sud
Contexte et action- 11,2 millions d'habitants
- 82% de taux de pauvreté
- 185ème sur 189 pays pour l'Indice de Développement Humain
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