Hommes, femmes, enfants… Ils sont plus de 100 000, ces trois derniers mois, à avoir fui les états soudanais du Nil bleu et du Sud Kordofan pour s’entasser dans les camps surpeuplés de Yida et de Maban. Alors que cet afflux de réfugiés ne tarit pas, SOLIDARITES INTERNATIONAL a envoyé sur place des équipes d’urgence pour remédier aux conditions d’hygiène désastreuses et au manque d’eau potable auxquels sont aujourd’hui confrontées plus de 170 000 personnes fortement affaiblies.
L’association appelle à la mobilisation de moyens financiers, logistiques et humains plus importants pour leur porter assistance et éviter tout risque d’épidémies mortelles.
Près d’un an après son indépendance, le fragile état du Soudan du Sud connait une urgence humanitaire dramatique.
”L’intensification des combats, l’arrivée de la période de soudure (qui sépare l’épuisement des réserves de la récolte suivante) et de la saison des pluies ont poussé plus de 100 000 personnes supplémentaires à traverser la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud pour trouver refuge dans les camps des Etats de Unity et de Upper Nil. Dans le camp de Yida, le plus important du pays, la population a plus que doublé depuis fin avril, passant de 27 500 personnes à plus de 63 000 cette semaine selon le HCR », alerte Fabienne Mially, notre chef de mission sur place.
Cet afflux massif de réfugiés, jusqu’à 1 000 personnes par jour à Yida, pose de très sérieux problèmes sanitaires. Du fait de la surpopulation et du manque d’infrastructures (latrines et points d’eau), les maladies hydriques (diarrhées) sont la première cause de morbidité des réfugiés. ‘’Ces familles sont restées cachées dans la brousse soudanaise pendant des mois, sans assistance humanitaire parce que les ONG présentes au Soudan n’ont pas été autorisées à accéder à la zone. Après 7 à 10 jours de marche à travers les marécages, elles arrivent exténuées, dénutries et déshydratées dans des camps surpeuplés qui ne sont pas en capacité de les accueillir.’’
L’accès à l’eau potable et à l’assainissement, une question de vie ou de mort
Les acteurs humanitaires présents dans les camps doivent en plus faire face à de nombreux défis pour intervenir dans la zone : insécurité due à la proximité avec la frontière, éloignement des camps de toute zone d’approvisionnement, routes d’accès rendues impraticables par la saison des pluies… Ils éprouvent de grandes difficultés à couvrir les besoins de base des personnes vivant actuellement dans les camps, en particulier en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement.
D’où le renfort de nos équipes d’urgence dans le camp de Yida (Unity) et dans un nouveau camp du comté de Maban (Upper Nile) (construction de centaines de latrines, approvisionnement en eau potable, campagnes de promotion de l’hygiène…). ‘’Pour éviter une épidémie et porter assistance à ces réfugiés qui ne cessent d’affluer, il est urgent de mobiliser des moyens financiers, logistiques et humains bien plus importants. C’est une question de vie ou de mort.’’
CONTACT PRESSE Renaud Douci – 01 80 21 05 94 / 06 98 96 58 35 (sur place à partir du 12 juillet)
Pour toute interview & information complémentaire, nous vous mettrons en relation avec Bérengère Tripon, responsable de nos opérations dans la Corne de l’Afrique et Fabienne Mially, notre chef de mission au Soudan du Sud.
Soudan du Sud
Contexte et action- 11,1 millions d'habitants
- 191ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
- 165 222 personnes bénéficiaires