URGENCE En réponse à l’énorme vague de déplacements de population à Bangui, nos équipes travaillent d’arrache-pied pour permettre à des milliers de familles fuyant les violences de s’abriter et se protéger des maladies.
Depuis le coup d’état de mars 2013, la situation de la population centrafricaine est chaque jour plus dramatique. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le pays compte 900 000 déplacés selon le HCR. La moitié des habitants de Bangui ont dû abandonner leur foyer sous la menace des violences qui ont embrasé le pays. Réfugiés dans des camps de fortune aux abords des écoles, des églises, des mosquées, 512 000 habitants de la capitale se retrouvent dans le plus grand dénuement.
40 % déplacés en plus entre le 24 et le 31 décembre
Les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sont déjà intervenues dans deux camps qui comptent chacun entre 5 et 10 000 personnes dormant à même le sol et sans rien au-dessus de la tête. Et, en lien avec 2 autres ONG françaises, elles s’apprêtent à faire de même dans une grande partie de la trentaine de camps disséminés dans la ville.
» Si les medias parlent beaucoup du camp de l’aéroport, où près de 100 000 personnes ont trouvé refuge, il en existe malheureusement beaucoup d’autres où la situation est toute aussi précaire. Et qui ne font que grossir. Entre le 24 et le 31 décembre, le nombre de déplacés a augmenté de 40 %, indique Bérengère Tripon, responsable de nos opérations dans la zone. La vie en promiscuité et la difficulté à maintenir des règles d’hygiène de base font craindre les épidémies. Des cas de choléra ont même été signalés en décembre. Pour éviter le pire, il s’agit d’apporter en priorité aux familles déplacées un accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement. C’est ce que nous avons commencé à faire au lycée Ama et à la mission St Charles, où nous construisons des toilettes, gérons les déchets et distribuons des kits hygiène, ainsi que du matériel pour construire des abris collectifs. «
Une aide aux habitants les plus vulnérables
Autre action d’urgence, menée par nos équipes depuis septembre déjà, l’organisation de projets de travaux communautaires rémunérés permet de répondre aux besoins de celles et ceux qui ont perdu tous leurs moyens de subsistance du fait des pillages et de l’insécurité qui ont fait fuir les entreprises. » Au sud de la ville, dans le quartier de Bimbo, ainsi qu’au nord, dans le 8e arrondissement et dans le quartier de Begoa, ces programmes permettent de donner à 9 000 familles parmi les plus vulnérables les moyens financiers de subvenir à leurs besoins de base. «
Les ONG comme dernier recours
Accès à l’eau potable et à l’assainissement, amélioration des conditions de vie, réponse aux urgences liées aux déplacements… Présente depuis 2006 en République Centrafricaine, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL n’a jamais cessé son action humanitaire. Et ce malgré le contexte d’insécurité et le désintéressement latent de la communauté internationale vis-à-vis de ce pays parmi les plus pauvres au monde et qui fait face à des problématiques humanitaires dramatiques. » Aujourd’hui plus que jamais, les organisations humanitaires sont le dernier recours d’une population exsangue « , alerte Khayem Allen, notre chef de mission sur place.
République centrafricaine
Contexte et action- 6,1 millions d'habitants
- 188ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
- 164 826 personnes bénéficiaires