Deux ans après l’attaque du 7 octobre 2023, 1,9 million de Gazaouis sont déplacés dans des conditions insupportables sur un territoire de 41 km de long et d’une dizaine de kilomètres de large, et dont seulement 18 % est aujourd’hui accessible. L’équipe de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, qui compte 20 collègues gazaouis, lutte pour maintenir son aide aux plus vulnérables, alors qu’elle endure elle-même ce paroxysme de violences.
« Je m’inquiète constamment pour la sécurité et l’avenir de mes enfants. Nous vivons dans la peur, l’incertitude et l’épuisement émotionnel. Mais nous sommes solidaires les uns des autres, et j’essaie de garder de l’espoir pour mes enfants ». Avant de travailler pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, Nesma était enseignante à Gaza. Aujourd’hui, elle s’assure de la qualité et de l’efficacité de nos programmes sur place, et elle subit, au même titre que les autres civils de l’enclave, bombardements et privations. « Même si je supporte beaucoup de stress émotionnel et physique, en tant que mère de sept enfants, mon emploi me permet d’être là non seulement pour ma propre famille, mais aussi pour les autres familles qui subissent la même souffrance. Cela me donne de la force et, parfois, c’est la seule chose qui me permet de rester debout. »
C’est aussi le cas de Khaled, agent de sensibilisation communautaire de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL à Gaza : « Quand on reçoit un ordre d’évacuation, la décision à prendre est terrible. Soit on décide de rester chez soi et on subit les bombardements, soit on accepte de partir, et on se retrouve sans domicile, à la rue. C’est une décision très difficile à prendre ». Notre collègue Heba, mobilisatrice communautaire, décrit la même situation catastrophique : « Il n’y a pas de nourriture, pas de médicaments, pas d’abris, même pas de tente. Rien que trouver de l’eau propre est une lutte. J’espère que la guerre s’arrêtera un jour, mais cela fait déjà deux ans, et chaque jour est plus difficile que le précédent. »
Parfois sans domicile, parfois très éloignés de leur lieu de travail, parfois affamés et parfois désespérés, nos collègues de Gaza poursuivent inlassablement leur action et réussissent à aider les plus vulnérables de leur communauté.
Pour autant, quels que soient les efforts de notre équipe, dans les conditions actuelles, sans cessez-le-feu, le niveau de soutien nécessaire ne pourra pas être déployé. Il faut qu’un cessez-le-feu soit instauré, que les ONG puissent travailler sans contrainte, et que les discussions s’engagent pour une paix durable.
Photo d’en-tête : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL
Palestine, bande de Gaza
Contexte et action- 2,1 millions d'habitants
- 133ème sur 193 pays pour l'Indice de Développement Humain
- 120 000 personnes bénéficiaires

