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PAKISTAN : mission d’urgence après les inondations oubliées du Punjab

Publié le vendredi 26 septembre 2014

Depuis le mois de septembre, le Pakistan subit de fortes pluies qui ont provoqué des inondations de grande envergure. 2,5 millions de personnes ont  été affectées et 350 d’entre-elles ont trouvé la mort. Pour répondre à l’urgence de cette crise lointaine dont on ne parle pas et apporter des solutions concrètes aux sinistrés, Andrea Angioletti, expert en Eau et Assainissement de notre équipe d’urgence, a rejoint notre équipe présente dans l’état du Punjab, au nord du Sindh où SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est déjà intervenue lors des inondations de 2010.

Si les inondations de 2010 ont mobilisé une partie de la communauté internationale, ces nouvelles intempéries meurtrières n’ont pas eu le même résultat.  Depuisinondation pakistan son arrivée dans le pays, Andrea Angioletti a malheureusement constaté la trop faible présence d’ONG internationales sur place. « Quant aux associations locales, nous explique-t-il, elles ne sont pas en mesure de répondre seules à l’urgence« . Ce manque de moyen et d’expertise est la raison principale pour laquelle SOLIDARITÉS INTERNATIONAL s’apprête à intervenir dans le Sud du Punjab, l’un des cinq États touchés par la montée des eaux. « Dans les villages encore largement sous l’eau, les infrastructures sanitaires ont été totalement détruites. Il est donc nécessaire d’apporter en urgence eau potable et solutions d’assainissement à des populations qui n’y ont plus accès depuis plusieurs jours. Nous allons notamment désinfecter les puits, réparer les pompes à main,
construire des latrines…
« 

Prolifération des maladies due au manque d’eau potable et de toilettes

La première conséquence des pluies diluviennes, les inondations, est d’ors et déjà moins dramatique. La décrue des eaux est enclenchée. Les personnes déplacées tentent aujourd’hui de rentrer chez elles. Malheureusement, de retour dans leur communauté, les habitants sont confrontés à d’autres problèmes. « Dans tous les villages où nous nous sommes rendus, il n’y a plus de toilettes et jusqu’à 90 % des populations défèque désormais à l’air libre, constate Andrea. A cause des inondations qui ont provoqué la montée des eaux toutes les pompes à main et les réservoirs ont été contaminés, les sources elles-mêmes ont été infectées. Une situation qui engendre la prolifération des maladies : gastroentérite, diarrhée, dysenterie, fièvre, gale. Les eaux stagnantes favorisent quant à elles la profusion des moustiques, vecteurs eux aussi d’un grand nombre de maladies. »

Apporter des solutions concrètes et efficaces pour demain

Il est aussi une autre séquelle provoquée par les pluies, un contrecoup moins visible et beaucoup moins médiatique : la destruction des champs, des parcelles agricoles. Environ 971 000 hectares de récolte sur pied ont été perdus après ces inondations, les plus importantes qu’ait connues le pays depuis 2011. « Il est donc absolument nécessaire d’apporter une réponse en matière d’accès à l’alimentation, explique Andrea Angioletti. Nous allons mener en urgence un diagnostic des moyens de subsistances des familles : quelles étaient leurs sources de revenu, quelles sont celles qu’elles ont définitivement perdu, comment elles survivent aujourd’hui … afin d’apporter des solutions concrètes et efficaces pour demain. »

Photo : © Constance Decorde / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

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