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Myanmar : Il nous faut retourner au plus vite dans le Rakhine

Publié le samedi 29 mars 2014

Dans la province du Rakhine, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a été forcée d’évacuer une partie de son personnel sous la menace des violences qui ont visé les ONG la semaine dernière.

De nouveau à pied d’œuvre pour reprendre au plus vite leurs activités, nos équipes cherchent à regagner un accès vers les dizaines de milliers de familles parquées dans des camps depuis maintenant près de deux ans. Morgane Aveline, notre chef de mission à Yangoon, annonce que certaines d’entre elles manquent déjà d’eau potable et de nourriture.

Un climat de grande défiance vis-à-vis des ONG

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Photo : Constance Decorde

Mercredi 26 mars au soir, des centaines de personnes ont attaqué les bases des ONG internationales  de la ville de Sittwe, capitale du Rakhine, dans l’ouest du Myanmar. Des violences qui font suite à un climat de défiance grandissant de la part de la population bouddhiste vis à vis des associations humanitaires qui interviennent dans les camps où près de 140 000 personnes, issues pour la plupart de la minorité musulmane  rohingya,  ont été déplacées depuis les violences ethniques qui ont éclaté dans la province en 2012.

On a besoin de nous là-bas

Une de nos bases de vie, ainsi que nos stocks ont été attaqués. Heureusement, personne n’a été blessé. Il nous fallait absolument sortir de Sittwe, où nous n’étions nulle part en sécurité. Nous avons organisé dans les 24h deux vols pour rapatrier ici à Yangon une large partie de nos équipes nationales* et internationales, ainsi que celles de plusieurs ONG. Mais on a besoin de nous là-bas pour subvenir aux besoins  des dizaines de milliers de familles qui vont très vite se retrouver sans eau ni nourriture si nous ne reprenons pas nos activités.

10% des familles déplacées vont manquer d’eau potable d’ici 9 jours

Nous estimons que 10% des familles déplacées manqueront de toute eau potable sous 9 jours. De nombreux camps n’y ont accès que grâce aux camions et aux bateaux que nous affrétons tout spécialement. A Pauktaw, où SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intervient particulièrement, les prix des aliments ont été multiplié par 2 voire 3. Et près de 16 000 personnes auront bientôt épuisé tous leurs stocks d’eau potable. Certaines d’entre elles n’en ont déjà plus. Les autorités locales tentent bien d’affréter des bateaux, mais ce n’est pas suffisant pour couvrir les besoins vitaux des populations. Leur santé est clairement menacée. Nous nous devons d’y retourner pour continuer à répondre aux besoins vitaux de tous ces gens aujourd’hui complètement abandonnés à leur sort.

*Près de 130 membres de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL se trouvent toujours dans les camps de déplacés où ils assurent le traitement de l’eau et le nettoyage des latrines.

  • 54,4 millions d'habitants
  • 149ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 178 000 personnes bénéficiaires