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Kachin, Myanmar : un semblant de leur vie d’avant

Publié le vendredi 30 mars 2018

Merry Htang Mai fait partie des milliers de personnes déplacées vivant dans les camps de l’État du Kachin, au Myanmar. À présent, elle n’est plus seulement une personne déplacée. Elle est devenue coiffeuse grâce aux programmes de formation de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Comme elle, Mg Zan Ha, Roi Seng et beaucoup d’autres deviennent des professionnels dans divers domaines, leur permettant de vivre un semblant de leur ancienne vie.

Actuellement, plus de 100 000 personnes sont déplacées à l’intérieur de l’État du Kachin en raison de conflits constants entre les forces armées birmanes et l’armée pour l’indépendance du Kachin. La violence des conflits a forcé beaucoup d’entre eux à fuir, laissant derrière eux tout ce qu’ils possédaient.

 

La plupart des personnes déplacées vivant dans les camps du Kachin viennent de la campagne et n’ont pas les compétences nécessaires pour travailler dans des zones urbaines, comme celle dans laquelle ils sont installés actuellement. C’est pourquoi SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a décidé de mettre en œuvre un projet de formation professionnelle à Bhamo. Ce programme permet la mise en œuvre de formations dans des ateliers de réparation téléphonique, des salons de coiffure, des garages de motos ou des ateliers de couture.

 

Il offre aux bénéficiaires des possibilités d’emploi à long terme et un revenu régulier pour subvenir aux besoins de leur famille. Grâce à cela, ils peuvent atteindre des moyens d’existence durables et garantir une sécurité alimentaire à long terme pour leur famille.

 

Des participants à ce programme nous racontent ce que leur a apporté ce programme.

  • 54,4 millions d'habitants
  • 149ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 178 000 personnes bénéficiaires

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Merry Htang Mai a 20 ans et vient d’un petit village appelé Mung Ding Pa, dans le canton de Mansi.

« Avant, j’étais étudiante et j’aidais ma mère dans notre petite boutique familiale. Puis, en 2011, beaucoup de combats ont éclaté autour de mon village, alors les écoles ont commencé à fermer. C’est à ce moment-là que ma famille et moi avons décidé de fuir et sommes arrivés au camp de Robert Church à Bhamo« .

En février 2017, Merry Htang Mai nous disait : « Je ne suis pas encore autorisée à couper les cheveux au salon, mais je pratique sur mes frères et les autres enfants dans le camp. J’aimerais continuer à travailler au salon de beauté Asia Star. »

En novembre 2017, nos équipes ont de nouveau rencontré Merry Htang Mai : « J’ai été embauchée par ma formatrice, et maintenant je peux couper les cheveux. J’ai prouvé mon implication dans le salon, et j’ai été embauchée à la fin de ma formation. Je suis le seul membre de ma famille à avoir un revenu régulier, et grâce à cela, je peux maintenant subvenir aux besoins de ma famille.« 

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Mg Zan Ha a 19 ans et vit dans le camp de Robert Church depuis 2013.

« Il y avait beaucoup de bombardements autour de mon village, Luk Khum dans le canton de Mansi. Ma famille et moi avions très peur, alors nous avons décidé de fuir et nous sommes venus à Bhamo. Avant d’être déplacé, j’étais étudiant. Maintenant, je dois trouver un moyen de subvenir aux besoins de mes parents et de mon petit frère. »

« J’ai toujours eu une passion pour les motos, alors quand j’ai entendu parler de la formation proposée par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, j’ai postulé immédiatement. Jusqu’à présent, j’ai appris à faire des petites réparations. »

Lorsqu’on lui demande quelle est sa partie préférée de la formation, il répond : « Je n’ai pas vraiment d’activité préférée. J’aime chaque partie de mon travail. C’est formidable de pouvoir en apprendre davantage sur quelque chose que j’aime et de contribuer à mon avenir, tout en aidant ma famille. » Il a finalement partagé avec nous son rêve de pouvoir ouvrir son propre garage de motos plus tard.

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Roi Seng, Lu Jar et Nang Mai sont trois des bénéficiaires de la formation professionnelle de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Elles suivent actuellement une formation dans un atelier de couture.

Nang Dwe, la propriétaire de l’atelier, parle du programme de formation : « Je leur enseigne en leur montrant, elles prennent des notes et ensuite essaient par elles-mêmes. Actuellement, elles savent déjà fabriquer des jupes, des chemisiers et des manteaux, mais le tricot est plus difficile. Je dois leur en apprendre plus à ce sujet. »

Interrogées sur leurs projets d’avenir, les filles nous confient : « Nous aimerions ouvrir un magasin ensemble dans le camp où nous vivons actuellement. Quand nous pourrons retourner dans notre village, chacune d’entre nous souhaiterait ouvrir son propre atelier. »

Ce programme de formation professionnelle financé par le Bureau Américain de réponse aux Catastrophes à l’Étranger (OFDA), donne aux bénéficiaires la possibilité d’acquérir des compétences leur permettant par la suite de trouver un emploi, et de subvenir eux-mêmes aux besoins de leur famille. Cela leur permet ainsi de garder leur dignité intacte. De plus, ce programme offre de réelles opportunités d’avenir à ces personnes, en particulier pour celles et ceux qui souhaiteraient ouvrir leur propre boutique une fois de retour dans leur village.

 

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