Mali : l'impact des changements climatiques sur l'alimentation en eau

Par la direction des opérations Mali de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Au Mali, en 2019, plus de 78 000 personnes ont été sinistrées suite à des pluies diluviennes. Le village de N’Golobougou dans le cercle de Markala (région de Ségou) a, par exemple, été complètement emporté par les eaux, et ses habitants ont dû être relocalisés. Autre exemple, à Kidal, précisément à Aguelhok, en août 2019, les eaux de ruissellement ont emporté le château d’eau du Système d’Hydraulique Villageoise Améliorée mis en place par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. En parallèle, le Mali est impacté par des sécheresses récurrentes entraînant une faible recharge des nappes phréatiques et le tarissement des points d’eau. Le phénomène est observable lors de la réhabilitation des puits, qui nécessite un surcreusement d’une profondeur croissante, alors qu’aux dires des populations locales, les ouvrages étaient, par le passé, intarissables.

Cet assèchement précoce des eaux de surface combiné aux facteurs socio‑politiques et écologiques réduit la mobilité des pasteurs nomades. Ce qui engendre de fortes pressions sur les sources d’eau pérennes et les ressources fourragères et augmente les conflits entre groupes luttant pour le maintien de leurs moyens d’existence (eau de table, élevage, agriculture). Certaines communautés, contraintes à l’urbanisation et à la sédentarisation, changent considérablement leur mode de vie. Dès lors, lorsqu’un point d’eau permanent est facilement utilisable et accessible, seuls les hommes sont envoyés en transhumance et le reste de la famille se sédentarise autour du point d’eau, en cherchant à diversifier ses activités économiques. Ces bouleversements dans l’organisation traditionnelle des éleveurs et agriculteurs et dans l’exploitation des ressources obligent à repenser les modes d’intervention humanitaire dans le pays.