www.solidarites.org

Kidal : énergie solaire et réorganisation spatiale, sources de réduction des conflits liés à l’eau

Publié le lundi 29 avril 2019

Au Sahel, l’accès à l’eau est source de tensions. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL par ses programmes renverse la tendance et tente de faire de cet accès une source de paix.
Par Bansaga Saga, référent Eau, hygiène et assainissement, et Emmanuelle Maisonnave, chargée de capitalisation.

 

La région de Kidal est l’une des trois régions au nord du Mali, située en plein Sahara. La pluviométrie y est très faible (entre 75 à 150 mm) ; dans ce contexte, les cours d’eau sont aussi précieux que temporaires. Cette insuffisance d’eau est source de tensions entre éleveurs, en particulier lors des périodes sèches. La région de Kidal est en effet principalement habitée par des éleveurs, qu’ils pratiquent la transhumance ou non, une stratégie d’élevage particulièrement adaptée aux conditions environnementales puisque permettant l’exploitation de ressources pastorales et hydrauliques dispersées dans l’espace et dans le temps. Les points d’eau traditionnels ne sont accessibles par qu’une personne à la fois, et le puisage de l’eau est long et fastueux puisqu’il nécessite la traction animale et le concours de plusieurs personnes. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, arrivée dans la zone en 2013 après la crise politico-militaire de 2012, réhabilite des points d’eau sur le territoire pour contribuer à atténuer les concurrences entre éleveurs sédentaires et éleveurs transhumants. Près de 50 Systèmes Hydrauliques Pastoraux Améliorés (SHPA) ont ainsi été mis en place ; ils ont été conçu pour permettre une plus grande disponibilité en eau et une séparation des usages.

 

UNE ORGANISATION SPATIALE POUR SÉPARER LES USAGES

Les points d’eau réhabilités sont organisés dans l’espace de manière à desservir à la fois les familles et les animaux, là où l’ensemble se réunissait autour du puits auparavant, ce qui engendrait des détériorations et contaminations. La distribution de l’eau se fait maintenant à deux niveaux. D’une part aux bornes fontaines à destination de la desserte des populations pour des usages domestiques de l’eau (cuisine, toilette, boisson), et d’autre part aux abreuvoirs pour l’alimentation du bétail.

  • 21,9 millions d'habitants
  • 186ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 449 855 personnes bénéficiaires

 UNE AUGMENTATION DE LA DISPONIBILITÉ EN EAU

Les forages et puits sont réhabilités, cimentés, fermés et équipés de margelles de sécurité et d’une dalle de couverture pour éviter toute contamination. Une pompe immergée est installée, alimentée par des panneaux solaires. Cette pompe est connectée à un château d’eau d’une capacité de 5 à 10 m³ afin de garantir la régularité de l’alimentation en eau en toute saison. Ce réservoir joue donc un rôle de tampon entre le temps de recharge du puits et l’approvisionnement de la population. Avec ce système, l’eau est accessible par plusieurs personnes simultanément, ce qui permet un gain de temps considérable, une économie d’énergie (plus besoin de puiser l’eau soi-même ou par traction animale), et dès lors, une réduction des tensions entre usagers.

Le château d’eau est alimenté par l’énergie solaire, quasi inépuisable dans cette région, ce qui permet d’éviter le recours au gasoil : les frais liés à la gestion de l’infrastructure, une fois l’investissement initial réalisé par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, sont ainsi réduits. »

Les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ont clairement constaté que la réduction considérable du temps d’attente, l’augmentation de la disponibilité de l’eau et la meilleure organisation spatiale séparant les types d’usages ont contribué à aboutir à un apaisement général entre usagers.

 

PERMETTEZ AUX HABITANTS DU NORD MALI D’ACCÉDER À DE L’EAU POTABLE

JE FAIS UN DON

 

Pour aller plus loin, voir toutes nos vidéos sur le Mali 

Photo : Tiecoura NDaou / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL