Liban : agir pour les habitants de Beyrouth

Une semaine après l’explosion dans le port de Beyrouth qui a fait des milliers de victimes et détruit de nombreux bâtiments, la phase d’urgence laissera prochainement place à une lente reconstruction de la ville. Dans un contexte de crise économique et sociale, nos équipes au Liban préparent déjà l’avenir.

Les explosions du 4 août 2020 à Beyrouth viennent couronner une période d’instabilité dans le pays et attisent encore davantage la colère de ses habitants : « Toutes celles et ceux qui ont vu les vidéos ont été effarés par l’intensité de l’explosion. Mais ce choc a été ressenti encore plus violemment ici, étant donné les troubles sociaux et politiques qui affectent le pays depuis plus de dix mois », explique Mathieu Nabot, Directeur pays au Liban pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Ce drame vient dégrader encore un peu plus une situation économique déjà catastrophique et accroît la vulnérabilité de la population.

De nombreux logements ont été détruits partiellement ou entièrement. Les victimes ont pu compter, dans un premier temps, sur une forte solidarité de toute la population libanaise. Mais les besoins à court terme restent nombreux : sécurisation des zones touchées (le déblaiement des débris, l’enlèvement des vitres cassées, etc.), assistance aux personnes affectées (distribution de kits d’hygiène, de kits de cuisine et de kits de dignité pour les besoins spécifiques notamment en ce qui concerne l’hygiène menstruelle), approvisionnement des hôpitaux et des centres de santé (les 4 principaux hôpitaux de Beyrouth ont subi d’importants dommages) en matériels et médicaments et assistance alimentaire pour les plus démunis.

L’intervention de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL s’oriente déjà sur le relèvement et la réhabilitation des habitations endommagées

« Nous n’avons pas de programmes actuellement dans la ville de Beyrouth. Pour faciliter la coordination et gagner en rapidité de réponse, nous nous sommes très rapidement inscrits en soutien

aux acteurs locaux, notamment de la Croix-Rouge libanaise, que nous aiderons en fournissant du matériel selon leurs demandes, et dont nous suivrons les résultats d’évaluations des besoins pour localiser notre assistance directe dans les zones et au profit des personnes qui en ont le plus besoin. », précise Mathieu Nabot. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL mobilise ainsi des ressources, via les bailleurs de fonds institutionnels qui nous soutiennent déjà au Liban, notamment l’Union européenne et l’Agence française de développement, ou au travers de donateurs privés. L’objectif est de pouvoir concevoir une réponse qui permettent aux personnes les plus vulnérables d’être rétablies dans leurs conditions de vie antérieures le plus rapidement possible. Pour ce faire, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL dispose de toute l’expertise acquise ces dernières années au travers de son intervention au soutien des réfugiés syriens au Liban et des populations libanaises les plus vulnérables.
Des premières distributions de kits abris ont d’ores et déjà été effectuées en partenariat avec le UNHCR dans les quartiers sinistrés proches des zones de destruction.

À Beyrouth, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL vont donc se concentrer sur des actions de réaménagement et de réhabilitation légère d’appartements endommagés par l’explosion dans le centre-ville, notamment en veillant à ce que les habitants aient accès à une eau de qualité, à l’hygiène et à l’assainissement. Toutes les interventions de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL seront menées dans le respect des règles sanitaires liées à la crise du Covid-19, et prendront en compte les besoins spécifiques des familles, notamment des femmes, des enfants et des personnes handicapées afin de garantir les meilleures conditions de dignité et de sécurité.

Malgré les inquiétudes face aux impacts de cette catastrophe sur la sécurité et la situation économique du Liban, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL entend poursuivre ses activités habituelles dans le pays. « Ces nouvelles actions à Beyrouth ne doivent en aucun cas entraver celles que l’on continue de mener auprès des réfugiés syriens et des communautés d’accueil », conclut Mathieu Nabot.