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Kenya : le défi de la sécurité alimentaire en temps de sécheresse

Publié le mardi 28 juillet 2015

Présente au Kenya depuis 2006 pour répondre à la sécheresse qui accable le nord du pays depuis de nombreuses années SOLIDARITES INTERNATIONAL contribue depuis 2 ans à développer la capacité des populations à résister durablement à la sécheresse, avec le soutien du service britannique de développement (UK Aid) et de l’Union Européenne (EuropeAid). Nous avons rencontré trois bergers dans le comté de Marsabit qui ont participé à nos programmes.

Lucy : « Nous nous retrouvons tous les samedis pour travailler la terre »

Lucy est mère de 8 enfants. Pour les nourrir et gagner sa vie elle élève des chèvres dont elle est très dépendante. «  A cause de la sécheresse qui nous a frappés presque tous les ans, les pâturages sont de plus en plus restreints et mes chèvres n’ont plus de quoi manger ni de quoi boire et périssent en trop grand nombre. Je perds de l’argent et il me devient à mon tour difficile de nourrir ma famille. Pour m’en sortir, j’ai décidé de rejoindre le groupement d’agriculteurs Gatab. » A partir d’une parcelle communautaire, Gatab a testé l’introduction d’une nouvelle semence : le niébé. « Au départ, nous étions réticents à planter une culture inconnue. Nous n’étions même pas sûrs de pouvoir le manger » poursuit Lucy. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a fourni les semences et a formé le groupement agricole. « Nous nous retrouvons tous les samedis pour travailler la terre et tous les dimanches pour parler de l’exploitation commerciale du niébé. « 

Kenya femme

Lucy

Cette initiative tient compte des principes de base du concept de  » résilience « . En plus de développer l’accès à la nourriture, le programme aide aussi les bénéficiaires à se préparer à l’occurrence d’une prochaine crise, en développant leurs connaissances et compétences et un lien plus fort au sein des communautés. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ne prévoit pas de fournir davantage de semences, laissant le groupement Gatab dupliquer les graines actuelles, ce qui contribue au renforcement de leur résilience. Le groupement prévoit même d’étendre les champs :  » notre ambition est de reproduire les graines et de les revendre sur le marché. « 

Joseph : « Nos efforts unis ont même permis de soulager les tensions entre communautés. Qui l’eût cru !? »

Joseph est éleveur et père de 4 enfants. Avant la création des écoles d’élevage à l’initiative de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, il se souvient que, les bergers essayaient de vacciner leurs bêtes par eux-mêmes, sans le moindre contrôle sur les maladies, qui se propageaient rapidement.  » Le temps qu’on identifie de quelle maladie il s’agissait, de nombreuses chèvres et vaches en étaient affectées. Aucun système ne permettait à la communauté de contrôler les épidémies. Des morts de bétail inexplicables causaient beaucoup de tort à toute notre activité. « 

Kenya homme

Joseph

Mais aujourd’hui, tout a changé grâce à ces écoles qui ont permis de donner plus de connaissances et de compétences à ces communautés et de les aider à prendre de meilleures décisions sur ces phénomènes accablants pour leur activité. « La communauté contrôle désormais de manière collective les épidémies en vaccinant et en déparasitant le bétail, avec le soutien des autorités locales, » explique Joseph.  » Nous sommes tous mobilisés ensemble, diplômés de l’école et comité villageois de réduction des risques de catastrophes. Nos efforts unis ont même permis de soulager les tensions entre communautés. Qui l’eût cru !?  »

Ibraj : « On m’a formé, moi et d’autres bergers, à la production de blocs de mélasse »

Ibraj ne perd pas de temps pour présenter sa famille :  » J’ai cinq enfants, dont deux qui s’occupent des chèvres et un qui va à l’école. Les deux autres sont encore petits, » dit-il, en souriant à sa femme. Ibraj fait partie d’un groupement de bergers qui sont souvent accablés par les maigres pluies et la réduction des pâturages. « Nous devons voyager de plus en plus loin pour les chèvres. Nous pourrions aller au bout du monde sans savoir si nous allions rentrer un jour à la maison. « 

kenya famille

Ibraj et sa famille

 » On m’a formé, moi et d’autres bergers, à la production de blocs de mélasse. «  Ces blocs à forte teneur nutritionnelle permettent au bétail d’être bien nourri, à partir de produits locaux. Ces groupes de production de blocs ont été formés par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL aux techniques de production, à la gestion commerciale et à la vente. En d’autres termes, Ibraj n’a plus à voyager loin pour trouver des pâturages ; il revend à présent ses blocs à d’autres bergers.

Ce type de diversification des revenus permet aux communautés de renforcer leur résilience face aux risques liés au climat.  » Un jour, je l’espère, je pourrai envoyer tous mes enfants à l’école ! «  se réjouit-il.

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