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Kenya : « intervenir en urgence et réfléchir à long terme »

Publié le mercredi 15 juin 2011

Témoignage de Bérengère Tripon, notre responsable Desk Afrique au siège, qui revient du Kenya.

Retour sur la région du North Horr

« C’est ma première mission humanitaire au Kenya, ça fait pourtant 9 ans que je fais ce métier : je suis partie au Darfour, au Libéria, en République Démocratique Congo, en Haïti…

Comme la plupart des gens, je pensais que le Kenya n’était pas le pays d’Afrique qui avait le plus besoin d’aide, je me posais souvent la question : doit-on intervenir là-bas ? Quand tu arrives sur place, tu ne te poses plus cette question, les besoins sont criants. La question que tu te poses c’est : comment peut-on faire pour aider ces personnes, de façon durable, en prenant en compte les changements climatiques ? Il faut intervenir en urgence car les populations ont besoin d’une aide immédiate, mais également réfléchir à long terme pour mettre en place des solutions durables face aux prochaines sècheresses… Il ne faut pas attendre d’atteindre le niveau d’urgence, le niveau critique pour la survie de ces personnes. Il faut limiter l’impact de ce qui va forcement arriver : il y aura toujours de grosses périodes de sécheresse, de plus en plus récurrentes. L’eau, c’est une véritable richesse pour eux. Il faut que les populations pastorales réussissent à s’adapter à ces nouvelles conditions de vie, car les mécanismes ancestraux ne sont plus efficaces, tout en gardant leur façon de vivre, leurs habitudes de vie. Nous travaillons dans ce sens, afin de leur permettre de renforcer leurs moyens de subsistance et leurs mécanismes d’adaptation. C’est très important pour ne pas qu’ils immigrent vers les bidonvilles par exemple, où les conditions de vie sont également catastrophiques. »

Témoignage recueilli en juin 2011