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Ouragan Matthew en Haïti : une semaine après l’horreur

Publié le mardi 11 octobre 2016

Une semaine après le passage de l’ouragan Matthew, des milliers de personnes ont besoin d’aide.  Les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ont démarré des activités dans la région des Nippes et vont les poursuivre pour aider efficacement un maximum de personnes. 

Il est 17h30 dans les environs de Miragoane dans la région des Nippes, dans le sud du pays. La chaleur est étouffante, les moustiques vecteurs de virus en tout genre, paludisme, zyka, dengue, s’en donnent à cœur joie et viennent en nombre attaquer le moindre bout de chair à découvert.

A 15 minutes du centre de la ville, la zone de Dufour. Excentrée, dans une zone déjà très humide et qu’il l’est encore plus depuis l’ouragan, des centaines de personnes tentent de se remettre de l’horreur qu’elles ont vécue. « Je n’ai plus rien, confie Jacqueline qui a perdu sa maison. Comment vais-je faire ? Mes deux enfants et moi n’avons ni de quoi boire, ni de quoi manger. Certains nous aident à acheter de l’eau au kiosque qui n’est pas loin mais l’eau n’y est pas traitée et j’ai peur de tomber encore plus malade que je ne le suis. »

Haiti-rooute-goaveA Petit Goave, le pont a été détruit par le passage de l’ouragan. © Tugdual de Dieuleveult / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Il a été très difficile d’accéder à certaines zones

Les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL parcourent cette région depuis une semaine. Elles étaient présentes dès le lendemain de la catastrophe afin de procéder aux premières évaluations et apporter une réponse adaptée et efficace. « Dans les premiers jours, explique Anne Gaëlle Lebeau – coordinatrice de l’équipe d’urgence, arrivée dès les premières heures après la catastrophe – il a été très difficile d’accéder à certaines zones. Toutes les routes étaient coupées. Il nous étaient impossible de rejoindre les villages les plus reculés. Peu à peu les axes ont été débarrassés des débris, nettoyés des coulées de boue et nous avons pu rencontrer les sinistrés ».

Dès lors, il a fallu aux équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL compter les victimes, écouter leurs besoins et définir la meilleure façon d’agir. « Distribuer de la nourriture, fournir de l’eau potable, donner des outils pour reconstruire les abris… Toutes ces choses doivent être faites très rapidement mais surtout pas n’importe comment. C’est parfois dur de devoir attendre avant de fournir de l’aide mais c’est indispensable pour n’oublier personne », confie Thibaut Mayaud, le chef de mission.

Heureusement, le stock était relativement bien fourni

Aujourd’hui, le matériel est là. Les rampes de distribution et les réservoirs souples sont arrivés, prêts à être déployés après être passés dans les mains expertes de Pierre Desvillette, responsable Eau, Hygiène et Assainissement de l’équipe d’urgence. « Dès mon arrivée à Port-au-Prince, j’ai géré le stock et préparé le matériel. Il a fallu recenser le matériel, trier ce qui était utilisable tout de suite. Heureusement le stock était relativement bien fourni et de nombreux réservoirs disponibles tout comme des rampes de distribution et des robinets. »

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© Tugdual de Dieuleveult / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

« Je n’ai rien, je suis blessé, je suis vieux »

Des robinets qui sont attendus par la population, par Baptiste et Justine notamment. Eux aussi, comme Jacqueline ont perdu leur maison dans la tempête. A 60 ans, blessé par un morceau de tôle qui s’est détaché du toît pendant la tempête, Baptiste semble accablé et ne voit pas d’un bon œil les jours, les mois et les années à venir.  » Si j’avais de l’argent, je pourrais reconstruire une maison. Mais je n’ai rien, je suis blessé, je suis vieux. Comment vais-je faire ? ».

Dans ce chaos, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL se déploient un peu plus loin chaque jour pour porter secours aux sinistrés dans les zones où les autres ne vont pas.

Dans quelques heures, le matériel de Port-au-Prince arrivera sur place. Les premiers litres d’eau potable pourront soulager la soif qui se fait sentir. Cela permettra aussi d’éviter aux habitants démunis de boire une eau insalubre et de tomber malades. Car ici, la peur, c’est le choléra. Présent depuis 2010 dans le pays, la bataille contre ce fléau commençait à faire effet. Aujourd’hui, sans une aide rapide et efficace, la maladie pourrait reprendre de plus belle et replonger le pays dans des années difficiles.

 

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