En réponse à l’intensification de l’épidémie de choléra survenue en septembre dernier dans le département du Sud-Est, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a mis en place des actions d’urgence. Explications de notre Responsable de Programme Choléra, Yvan Acker.
Quels ont été les défis majeurs rencontrés par les équipes sur place ?
Les équipes médicales ont été débordées par le nombre de patients ; il y avait plus de malades que de lits disponibles. En parallèle, la route principale du département était bloquée par la population qui demandait des « droits » de passage, afin de revendiquer les salaires non payés, notamment vers Marigot, au sud du département, qui est un foyer d’épidémie important. De ce fait, certaines zones étaient très difficiles d’accès et il a donc été difficile d’y apporter une réponse rapide. Néanmoins, après trois blocages, nous avons pu accéder aux populations les plus fortement touchées et contribuer à faire baisser considérablement le nombre de cas.
Quels types de mesures ont été mises en place face à la recrudescence de l’épidémie ?
Nos équipes ont mis en œuvre des mesures préventives via l’installation de cordons sanitaires* ainsi que des mesures d’urgence : une large panoplie de dispositifs a été développée à cet effet (pulvérisation de solutions chlorées sur les personnes décédées et dans leurs alentours, sessions de sensibilisation à l’hygiène, distribution de kits…).
Par ailleurs, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est venue apporter son soutien aux unités de traitement du choléra, qui se sont retrouvées en sous-effectif face au grand nombre de patients, en collaboration avec notre partenaire santé, l’Organisation Internationale pour les Migrations, mais aussi les équipes de Médecins du Monde et de Médecins Sans Frontières et en coordination avec les autorités (la Direction Sanitaire du Sud Est et la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement). Plusieurs actions en eau, hygiène et assainissement ont été mises en place :
- La distribution d’eau potable par camion ;
- L’installation de 11 points de chloration au niveau communautaire pour endiguer la contamination de l’eau ;
- La vidange de latrines ;
- La prise en charge des salaires d’hygiénistes supplémentaires sollicités par les centres de soins.
- L’approvisionnement d’intrants médicaux en soutien aux acteurs de santé.
Grâce à ces mesures d’urgence, le nombre de personnes atteintes a aujourd’hui fortement baissé. On dénombre désormais moins de dix cas par jour contre 60 il y a encore une dizaine de jours (soit 419 cas en un peu plus d’un mois).
* dispositif établi pour empêcher la propagation de la maladie aux zones limitrophes.
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