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Haïti :  »Après Sandy, il faut agir vite »

Publié le samedi 3 novembre 2012

Interview de Baptiste Millet, responsable de nos programmes en Haïti à propos de notre réponse d’urgence à l’Ouragan qui a ravagé Haïti le 25 & 26 octobre derniers.

 

sandy haïti

51 morts, 15 personnes disparues, des ponts et des routes détruits, des villes et des villages isolés… Les 25 et 26 octobre derniers, l’ouragan Sandy a ravagé Haïti. Les équipes d’urgence de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ont tout de suite répondu à l’urgence.

Les effets de Sandy : choléra et insécurité alimentaire

Au-delà des pertes humaines et des importants dégâts matériels, SOLIDARITES INTERNATIONAL s’est tout de suite alarmé de la recrudescence des cas de choléra. Systèmes d’assainissement inondés, défécation à l’air libre, contamination des points d’eau… Les fortes inondations ont grandement participé à la propagation de la maladie. Autre problème, l’insécurité alimentaire grandissante. La période de sécheresse prolongée, la tempête Isaac (en août, ndlr), puis l’ouragan Sandy, ont détruit les cultures, tué du bétail et fortement endommagé les systèmes d’irrigation. De nombreux agriculteurs ont également perdu leurs outils et certains pêcheurs, leurs bateaux. De nombreux paysans ont été obligés de vendre à perte les fruits tombés des arbres après le passage de Sandy. La baisse de la production vivrière a engendré une forte hausse des prix de nombreux produits alimentaires. Conséquence : les personnes les plus pauvres ont de plus en plus de difficultés à accéder à de la nourriture depuis l’ouragan.

Notre action immédiate à Port-au-Prince

Dès le 25 octobre, nos équipes ont répondu à l’urgence sur les 21 sites de déplacés de Port-au-Prince, Delmas et Pétion Ville. Nous avons distribué des kits de drainage à chaque site, des plaquettes de pastilles de chlore, du savon et des bâches aux familles. Nous avons également assuré la vidange, la désinfection et la sécurisation des latrines. Autre action cruciale, nous avons mené des sessions de prévention et de sensibilisation de l’hygiène.

Pendant ce temps-là dans les Nippes

Dans le département des Nippes, l’état des routes (quasi-impraticables) a rendu difficile l’évaluation des besoins humanitaires par nos équipes. Selon la Direction de la Protection Civile, plus de 10 000 familles ont été sinistrées dans le département : maisons inondées, détruites ou fortement endommagées. Dans les zones que nous avons évaluées, près de 80 % des cultures ont été détruites. 60 % des têtes de bétails ont été emportées par la crue des rivières. Près de 100 % des bananiers ont été couchés par le vent. 60 % des fruits sont tombés des arbres avant maturité. Face à cette situation alimentaire préoccupante, il faut agir vite pour que les sinistrés puissent semer à temps et espérer ainsi avoir une récolte la plus rapide possible.

Distribution de semences et réhabilitations

Nos équipes envisagent de distribuer principalement des semences de haricot noir. En même temps, notre mission est de nous assurer que les populations aient un accès suffisant à la nourriture d’ici la récolte afin que les semences soient semées. Traditionnellement cultivé dans le département des Nippes, les premières récoltes pourront être espérées dès le mois de janvier. Des activités de travail communautaire de réhabilitations des systèmes d’irrigations et de pistes agricoles permettront également de réinjecter du cash afin de faciliter l’accès à la nourriture sur les marchés locaux.

  • 11,72 millions d'habitants
  • 163ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 52 322 personnes bénéficiaires