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Colombie : un accueil digne pour les ‘’caminantes’’

Publié le vendredi 21 février 2020

COLLABORATION Depuis novembre 2019, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intervient dans le nord de la Colombie avec Première Urgence Internationale afin d’aider plusieurs associations locales à assurer un meilleur accueil aux migrants qui arrivent du Venezuela.

Leur calvaire est loin d’être terminé. Entre 400 et 800 ‘’caminantes’’ continuent à affluer chaque jour dans le nord de la Colombie pour rejoindre Bogota, Medellin ou d’autres grandes zones urbaines. Ils fuient la crise politique et économique sans précédent qui frappe le Venezuela depuis plusieurs années. ‘’La plupart ont vendu leurs effets personnels avant de partir ou ont utilisé tout l’argent qu’ils avaient pour arriver jusqu’ici’’, explique Yann Julou, responsable programmes du service Urgence de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.

De retour de Colombie, Yann Julou témoigne des conditions très difficiles dans lesquelles évoluent les migrants. ‘’Quand j’ai sillonné la route de Bucaramanga, par laquelle les migrants transitent, j’ai été surpris par l’altitude qui peut monter jusqu’à 3 600 mètres, raconte-t-il. La semaine précédant mon arrivée, la route était recouverte de neige. C’est très dur pour les familles et les enfants qui marchent à pied et arrivent parfois en état d’hypothermie. Sans parler de la circulation des poids lourds qui les mettent en danger.’’

Pour offrir un peu de répit aux migrants, plusieurs associations locales ont ouvert des refuges sur leur route. Mais certains d’entre eux ferment leurs portes faute de financements durables ou ne disposent pas d’installations permettant un accueil digne.

migrants colombie

Soutien financier et réhabilitations

C’est pourquoi, depuis novembre 2019, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a décidé de travailler conjointement avec plusieurs associations locales pour améliorer les conditions d’accueil dans quatre refuges : Bochalema, La Laguna, La Fortuna et Curiti (fermé pour l’instant). ‘’Nous apportons un soutien financier pour permettre à ces associations d’assurer la continuité de leur action mais aussi un soutien technique pour réhabiliter des latrines et des points de lavage des mains et développer des solutions de traitement et d’élimination des boues qui ne posent pas de danger pour l’environnement’’, détaille Yann Julou.

En parallèle, Première Urgence Internationale apporte son expertise dans les secteurs de la santé, de la protection, de la santé mentale et du soutien psychologique. ‘’Notre collaboration permet une réponse multisectorielle mais aussi une mutualisation des équipes et des coûts’’, souligne Adrian Fleming, chef de mission sur place pour les deux organisations.

Début janvier, plusieurs experts ont été recrutés, dont une ingénieure en Génie civile et Eau, Hygiène et Assainissement et un mobilisateur communautaire. Un diagnostic technique poussé a également été mené pour ajuster les besoins par rapport au projet qui avait été adopté au début de la mission. Dans les mois qui viennent, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL et Première Urgence Internationale espèrent étendre leurs activités et pouvoir intervenir dans six refuges.