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Cameroun : démunis à la frontière

Publié le mercredi 21 août 2019

Depuis 2014, l’Extrême-Nord du Cameroun est victime des exactions de Boko Haram. Les attaques ont entraîné des déplacements massifs de populations depuis le Nigéria et à l’intérieur du pays. Face à cet afflux, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a choisi d’installer sa base opérationnelle à Makary, au plus près des populations victimes du conflit.

 

Donner accès à une eau potable en quantité suffisante, tel est l’objectif principal de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL arrivée début 2017 dans cette région pauvre et enclavée du Logone et Chari à l’Extrême-Nord Cameroun, proche des climats sahéliens. L’arrivée de centaines de milliers de réfugiés Nigérians et déplacés camerounais dans la zone, fuyant les exactions de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad, n’a fait qu’accroître la pression sur les infrastructures de base et les ressources naturelles déjà limitées. Sans assistance humanitaire, la situation sanitaire, alimentaire et nutritionnelle de ces populations ne peut qu’empirer.

 

Cameroun eau potable puit

Amina Idrissa puisant de l’eau potable grâce au nouveau forage installé par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL à l’Extrême-Nord du Cameroun. Crédit: Jorel Youta

  • 27,22 millions d'habitants
  • 151ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 25 532 personnes secourues

« Avant, l’unique point d’eau était à Fotokol, c’était pénible. » raconte Amina Idrissa, qui parcourait chaque jour plus de 3 km pour puiser de l’eau et revenir chargée de plus de 30 litres sous un soleil de plomb. Aujourd’hui, elle n’a que quelques mètres à faire grâce à la construction d’un point d’eau protégé à proximité de chez elle.

 

Cependant, un forage, seul, ne suffit pas pour améliorer durablement l’accès à l’eau des populations, il faut aussi savoir l’entretenir et contrôler la qualité de l’eau.

« Ce sont eux les premiers concernés », souligne Abakar, mobilisateur communautaire pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, en parlant des populations locales. Ici à Labado, les habitants vont bénéficier d’un nouveau point d’eau, « mais c’est aussi à eux de bien l’entretenir ».

En effet, la panne d’un point d’eau engendre souvent des conflits. Cette situation, elle s’est déjà produite lorsqu’une des deux infrastructures a cessé de fonctionner. La seconde a alors subi une pression accrue, créant une longue file d’attente et des tensions au sein de la population.

Afin de pallier ce problème, Abakar, sensibilise les ménages au bon usage du point d’eau. Chaque point d’eau est ainsi entouré de bonnes pratiques de gestion, de règles de sécurité et d’entretien qui garantissent la pérennité de l’installation.

Enlever ses chaussures, activer la pompe de manière maîtrisée, ne pas laisser les enfants jouer avec la pompe, réguler l’accès au point d’eau, ne pas laisser les animaux s’approcher des ouvrages, veiller au respect de la file d’attente sont des messages importants qu’Abakar transmet aussi bien aux personnes déplacées qu’à la communauté hôte.

 

Cameroun sensibilisation hygiene

C’est en s’appuyant sur sa “boîte à images” qu’Abakar réussit à transmettre au mieux les messages de sensibilisation à l’hygiène. Des diagrammes simples et des dessins illustrent comment se laver les mains, couvrir les latrines, conserver l’eau dans des récipients fermés, et permettre ainsi une meilleure santé. Crédit: Jorel Youta

Via un réseau de relais communautaires identifiés et formés au sein des villages et sites de déplacés, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL conduisent des campagnes de sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène en ciblant en priorité les femmes afin de réduire les risques de maladies liées à l’eau et briser le cercle vicieux malnutrition-maladies hydriques.

 

Sadia Abdoulaye suit ainsi de près l’évolution de la nutrition de son fils.

© Jorel Youta / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

 

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