Un reportage de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, avec Clotilde Bertet, chargée de témoignage
Dans plusieurs bidonvilles de la capitale bangladaise, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL accompagnent les populations pour renforcer leur gouvernance en matière de revendication et d’accès à l’Eau potable, à l’Hygiène et à l’Assainissement et au traitement des déchets.
Depuis le début du siècle, Dacca a vu sa population exploser. Aujourd’hui, la capitale bangladaise compte plus de 18 millions d’habitants, et ce chiffre n’est pas prêt de diminuer. Chaque année, de nouvelles populations y migrent pour fuir la pauvreté et les inondations à répétition qui frappent les zones rurales du pays. La plupart d’entre elles s’installent dans des bidonvilles, où l’accès à l’eau et à l’électricité est compliqué voire inexistant. Insalubrité des canalisations, pollution, infrastructures laissées à l’abandon… Les familles vivant dans ces bidonvilles utilisent et consomment une eau de mauvaise qualité.
Depuis 2010, les Nations unies ont reconnu l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit universel. Plusieurs habitants des bidonvilles de Dacca ont donc décidé de se regrouper en associations communautaires pour réclamer leur droit. Pour faire valoir et aboutir leurs revendications, ils manquent cependant de connaissances techniques et de soutien. D’autant que les autorités locales ne disposent pas des capacités et des ressources nécessaires pour améliorer et étendre la couverture en services de base vers ces zones insalubres et surpeuplées.
C’est pourquoi SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intervient depuis janvier 2018 dans 10 bidonvilles répartis dans 8 quartiers de Dacca, afin de renforcer la capacité des organisations de la société civile (OSC) à plaider et à agir en faveur de leur accès à l’Eau potable, à l’Hygiène et à l’Assainissement (EHA) et au traitement des déchets. Un projet de gouvernance financé par l’Union européenne et la fondation AGIR, qui doit bénéficier à 60 000 personnes au total d’ici à 2021.
Sumita Bormon est l’une des premières femmes à être devenue représentante d’une OSC dans le bidonville de Vagolpur Jelepara à Dacca. Elle est régulièrement formée et conseillée par les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sur l’accès à l’EHA mais aussi sur la sécurité de l’eau et la gestion des déchets. “Je suis un relais d’information pour les habitants du bidonville. J’aide à répondre à leurs questions, explique‑t‑elle.” Comme d’autres représentants d’OSC accompagnés par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, Sumita Bormon est devenue une personne référente de confiance au sein de son bidonville. Ce processus permet d’encourager les communautés locales à se prendre en charge, mais aussi de s’assurer qu’elles continueront à bénéficier d’une expertise une fois le projet terminé.
Bangladesh
Contexte et action- 165,65 millions d'habitants
- 129ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
- 29 780 personnes bénéficiaires
Également représentant d’une OSC, Dilip Kumar est une figure locale du bidonville de Vagolpur Jelepara. Sa famille y vit depuis trois générations. Il témoigne des nombreux changements positifs entraînés par le projet. “Notre quartier est visiblement plus propre. Nous avons obtenu que les déchets soient collectés chaque jour et que la place principale du bidonville soit pavée alors qu’elle avait toujours été boueuse et source de maladies. De nouvelles toilettes et de nouveaux filtres ont aussi été installés. Les familles sont maintenant sensibilisées à l’utilisation de l’eau : elles la font bouillir avant de la boire ou de la cuisiner.”
À terme, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a pour objectif de laisser aux OSC le soin de s’organiser par elles-mêmes. Mais en attendant, les équipes de l’ONG continuent à assurer un suivi régulier pour renforcer la capacité d’autonomie des OSC et répondre aux problèmes persistants.
Photo : Vincent-Ghilione / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL