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Yémen : réagir à l’urgence

Publié le mercredi 23 février 2022

Après sept ans de guerre, la population yéménite est aux abois. Des centaines de milliers de personnes ont été tuées ou blessées, des millions d’enfants, de femmes et d’hommes ont dû quitter leur ville ou leur village, les denrées alimentaires manquent sévèrement et les maladies hydriques se propagent très rapidement.

La situation est particulièrement critique dans le gouvernorat de Marib, qui est à la frontière de trois lignes de front actives. La région compte actuellement plus de 2 millions de personnes déplacées, qui ont subitement perdu leurs maisons et leurs ressources.

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est l’une des rares ONG présentes sur la zone actuellement. Avec le soutien de l’Union européenne, elle s’attache à couvrir les besoins élémentaires des personnes les plus démunies, en leur fournissant des abris d’urgence, de l’eau potable, des latrines, des colis alimentaires et/ou du cash pour acheter de la nourriture, ainsi que des kits d’hygiène et de secours.

  • 32,98 millions d'habitants
  • 183 sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 341 280 personnes bénéficiaires

Retranscription :

– Personne aidée 1 : Nous étions bergers de moutons et de chameaux dans nos villages, mais la guerre est arrivée, les personnes ont été déplacées et elles ont commencé à fuir, malgré le froid. Aucun abri, aucun chauffage, nous sommes passés de nos maisons à des campements très mal isolés. Je suis chez moi, avec ma mère, ma femme, ma sœur, et mon grand frère. Nous nous soutenons. La santé de ma mère s’est aggravée depuis que le froid est arrivé, son asthme et ses allergies ont aggravé son état, elle doit être sous traitement. En raison des conditions climatiques difficiles et du mauvais pâturage, nous avons perdu une quinzaine de moutons. C’est une perte énorme pour ceux qui doivent fuir leur village et leur maison. Pourquoi sommes-nous obligés de quitter notre village ? Qu’ont-fait les enfants pour mériter ça ? Qu’ont-fait les familles ? Cette situation nous rend terriblement triste.

– Veronica : Je m’appelle Veronica et je suis coordinatrice terrain pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, ici au Yémen. Je suis responsable d’une équipe très talentueuse qui, en cas de déplacements forcés, d’inondation ou de tout autre type de catastrophe, est en mesure de contacter l’assistance rapidement, de coordonner les différentes organisations, autorités et équipes et de s’assurer que l’aide d’urgence leur est fournie le plus rapidement possible. Depuis 2015, le Yémen connaît des conflits et des déplacements massifs de population. Actuellement, nous sommes dans le gouvernorat de Marib et nous ne sommes pas loin de la ligne de front.  À environ 10 km d’ici, il y a une ligne de front où les combats se poursuivent. De plus, le gouvernorat de Marib se situe à côté de trois lignes de front actives, ce qui rend la situation beaucoup plus compliquée. Selon les données officielles, il y a actuellement plus de 2 millions de personnes déplacées à Marib, ce qui signifie que la population totale du gouvernorat de Marib est d’environ 2,7 millions d’habitants aujourd’hui. Les personnes déplacées sont des personnes qui ont dû fuir à l’intérieur de leur pays. Ces personnes ou ces familles ont été forcées de fuir leur domicile en raison d’un conflit ou d’une catastrophe naturelle, et de se réinstaller autre part.

– Personne aidée 2 : Ces personnes sont confrontées à des conditions extrêmes. Elles n’ont pas d’eau, pas d’électricité, pas d’écoles et pas d’hôpitaux. La situation continue de s’aggraver.

– Personne aidée 3 : Malgré le froid, il n’y a ni tentes ni ressources.

– Veronica : SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est une des rares organisations qui intervient à Marib en ce moment. En tant que premier intervenant, nous répondons aux besoins les plus élémentaires des personnes les plus vulnérables. Nous construisons en priorité des abris d’urgence, des latrines et des produits de première nécessité, tels que des kits d’hygiène, des colis alimentaires et des kits d’hébergement. Puisque nous avons accès au marché, nous fournissons également des coupons que les personnes peuvent échanger contre de la nourriture, ils sont calculés en fonction de leurs besoins. Elles peuvent aller au marché et acheter de la nourriture ou ce dont elles ont besoin.

– Zain Nasr : Je suis Zain Nasr, directeur des programmes WASH chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. J’ai rejoint l’organisation il y a environ deux ans, et je travaille au bureau Urgence à Aden. Cet endroit a été créé en réponse au conflit dans le sud du Yémen, et plus particulièrement à Marib. J’ai décidé de travailler dans le secteur de l’humanitaire car le Yémen souffre d’une grave crise humanitaire. C’est le bon moment pour aider notre communauté et notre pays.

– Veronica : En tant que première organisation à déployer des équipes d’urgence ici, notre rôle est un peu différent des autres organisations. Nous avons besoin d’identifier les besoins et de fournir les produits de première nécessité le plus rapidement possible. Nous faisons en sorte que, quelques jours après le déplacement ou la catastrophe, les personnes aient accès à de l’eau potable, aux kits d’hygiène ou à de quoi se nourrir.

– Personne aidée 1 : Ils ont pris mon numéro de téléphone et nous leur avons dit tout ce dont nous avions besoin, puis SOLIDARITÉS INTERNATIONAL m’a contacté depuis le bureau d’Aden. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est la meilleure organisation qui nous ait rendu visite au moment où nous en avions le plus besoin.

– Veronica : Pourquoi est-il si important pour nous d’être ici ? SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est le premier intervenant. Nous nous rendons dans des zones difficiles à atteindre et nous aidons les personnes qui n’ont rien. Elles manquent d’abris, de latrines, d’eau potable, et c’est la raison pour laquelle nous sommes ici pour aider les personnes les plus vulnérables, et c’est notre travail, c’est pourquoi nous sommes ici.

©Abdullah Al-Garadi

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