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Syrie : 12 ans de guerre et maintenant, le choléra

Publié le jeudi 8 décembre 2022

Alors que la guerre se poursuit depuis 12 ans, la population syrienne doit affronter une épidémie de choléra qui se répand dans le pays. Cette épidémie n’est pas vraiment une surprise. Manque d’eau, d’électricité, d’infrastructures d’assainissement, inflation, déplacements de population…tous ces ingrédients font partie de la recette parfaite pour la prolifération des maladies hydriques.

« Il n’y a plus d’espoir, » déplore Nidal, « Depuis 3 ou 4 ans, il n’y a plus d’espoir ici ». Nidal a dû quitter sa maison à la suite de bombardements en 2019. Depuis, il vit dans une école réaménagée en centre d’accueil collectif. « Nous avons un énorme problème avec l’eau. Nous ne savons pas d’où elle vient, ni si elle est propre. Nous ne disposons pas non plus de ressources ou d’installations pour la stocker en toute sécurité », explique-t-il.

Gouvernorat de Hassake, Syrie, septembre 2022.
© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

« Lorsque nous n’avons plus d’eau, nous demandons à nos voisins de nous en donner. Parfois ils peuvent, parfois non. Nous économisons souvent de l’argent et nous nous cotisons tous pour remplir un réservoir. Nous utilisons ensuite cette eau pour boire et cuisiner. Nous veillons à ne pas utiliser cette eau pour le nettoyage ou la lessive, car nous donnons la priorité à la nutrition », explique Aida. C’est la seconde fois qu’Aida se retrouve déplacée dans ce centre collectif. Après une première fuite, elle et sa

famille ont tenté de retourner dans leur village d’origine mais, face aux bombardements, ils ont dû fuir à nouveau. « Lorsque SOLIDARITÉS INTERNATIONAL nous fournit de l’eau, c’est un symbole d’espoir », poursuit-elle.

Gouvernorat de Hassake, Syrie, septembre 2022.
© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

  • 23,2 millions d'habitants
  • 150ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 693 917 personnes bénéficiaires

« Quand nous sommes arrivés ici, c’était très difficile. Je n’ai pas de travail et de toute manière, il n’y a pas d’opportunité de travail. Je dois acheter de l’eau tous les deux ou trois jours. Un bidon d’eau coûte 7 000 lires syriennes (NDLR : environ 2,70€). Par mois, je dépense 100 000 lires syriennes (NDLR : environ 39€) rien que pour avoir de l’eau pour moi et ma famille. Et pourtant, nous faisons de notre mieux pour consommer le moins d’eau possible », explique Khedr Mhimat.

Governorat de Hassake, Syrie, septembre 2022. © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL 

Pour faire face au manque d’eau, plusieurs agriculteurs sont obligés d’aller puiser l’eau sous terre. Mais cette eau est de mauvaise qualité et surtout salée. Il est même parfois impossible de puiser cette eau car cela nécessite d’avoir accès à de l’électricité. Or les coupures sont très nombreuses en Syrie. La qualité des cultures s’en ressent et cela engendre un risque que la terre devienne moins fertile à l’avenir.

Gouvernorat de Raqqa, Syrie, septembre 2022.
©
SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Samed est un jeune garçon qui a été atteint par la leishmaniose. Cette marque sur son front est typique de cette maladie transmise par les piqures de moustique. Elle se propage rapidement à cause de la pénurie d’eau qui a créé des zones d’eau stagnante entrainant la prolifération des moustiques. La qualité et la quantité d’eau au nord-est de la Syrie comptent parmi les principales causes d’épidémies de maladies hydriques.

Gouvernorat de Hassake, Syrie, septembre 2022.
© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Un membre de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL teste la qualité de l’eau pour ensuite la chlorer avant de procéder à sa distribution. Pour répondre à cette épidémie de choléra, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL interviennent sur deux niveaux. Le premier, auprès des populations pas encore atteintes par la maladie, à travers l’amélioration des services d’assainissement et des séances de promotion à l’hygiène. Le second, en mettant en place une intervention rapide et mobile dans les endroits nouvellement touchés pour éviter la propagation de la maladie.

Gouvernorat de Raqqa, Syrie, septembre 2022.
© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Un membre de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est sur le toit d’un camion-citerne pour procéder à la chloration de l’eau avant sa distribution par l’ONG dans les camps informels ou les centres d’accueil collectifs. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL assure, en coordination avec le Département syrien de l’Eau, la chloration de l’eau transportée par tous les camions citernes qui rentrent dans la ville d’Hassake. Ces opérations ont lieu 24h/24 et 7j/7. Un total de 56 000m3 d’eau a été chloré à ce jour par nos équipes et 450 camions sont chlorés quotidiennement.

Gouvernorat de Raqqa, Syrie, septembre 2022.
© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

En manque d’électricité et de connexion au réseau d’eau, la majorité de personnes vivant dans le nord-est de la Syrie accèdent à l’eau par camion-citerne. Elle est ensuite conservée dans des citernes individuelles ou collectives. Une des actions de prévention et de réponse au choléra menée par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est la désinfection de ces lieux de stockage d’eau.

Camp informel, région d’Hassake, septembre 2022.
©
SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Face à l’épidémie, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL mettent en place des sessions de promotions à l’hygiène pour prévenir la propagation du choléra. On y apprend notamment comment se comporter lorsqu’un proche présente des symptômes de la maladie et ainsi se protéger et protéger ses proches.

Gouvernorat de Raqqa, Syrie, septembre 2022.
© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

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