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Le Sahel est caractérisé par une insécurité alimentaire chronique élevée. Les Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit tentent d’apporter une réponse durable dans ce contexte délétère.
Ces dernières années, l’accès des populations sahéliennes à la nourriture a été remis en cause par la grave détérioration du contexte sécuritaire, les chocs climatiques dévastateurs et par les prix élevés des denrées alimentaires. Depuis 2020, la restriction des mouvements à l’intérieur et entre les pays liée la pandémie de COVID-19 ont sévèrement limité les flux commerciaux et réduit davantage encore la disponibilité des produits. En conséquence, la crise alimentaire sahélienne atteint des sommets. L’Organisation des Nations unies* estime qu’au cours de la prochaine période de soudure, près de 14 millions de personnes seront confrontées à une insécurité alimentaire grave dans toute la région.
En raison des normes sociales dominantes, d’un accès restreint au marché du travail et aux moyens de production et de l’écart salarial entre les femmes et les hommes, les femmes sont plus durement touchées par la crise alimentaire. Certaines essaient de développer des activités génératrices de revenus mais les plus modestes d’entre elles font face à des difficultés d’accès au crédit. Afin de répondre à cette difficulté, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL soutient la mise en place d’Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit (AVEC), composées en majorité de commerçantes désirant mutualiser une partie de leurs économies afin de constituer un capital de crédit commun. Ainsi, les membres de l’AVEC peuvent faire un emprunt à un taux d’intérêt choisi par le groupe. Notre ONG joue, dans ce cadre, un rôle important de promotion et d’accompagnement de la mise en place de ces associations via l’organisation de sessions d’information, la formation des membres au bon fonctionnement des AVECs, la facilitation de la tenue des réunions et la dotation de matériels comptables, notamment.
L’impact positif de cette solution est notable au sein des communautés : de nombreuses femmes ont pu créer ou étendre leur activité et ainsi voir leurs moyens financiers s’accroître. Se sont dès lors améliorées leur sécurité alimentaire et leur capacité à faire face à des imprévus sans devoir recourir à des stratégies d’adaptations négatives (reventes de biens, diminution de leur alimentation quotidienne, prêts à taux usuraires). « L’on observe aussi des gains remarquables en terme de cohésion sociale et d’émancipation individuelle des femmes », souligne Bernard Cartella, expert sécurité alimentaire/SAHEL chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.
Ces associations et l’accompagnement de nos équipes sont d’autant plus essentiels que les répercussions économiques de la pandémie de COVID-19 affectent tous les jours un peu plus les populations sahéliennes les plus vulnérables.
*Selon l’Aperçu des Besoins Humanitaires et Financiers publié en avril 2021 par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU.