Myanmar : des besoins humanitaires qui explosent

Le 1er février 2022 marque le 1er anniversaire du coup d’état au Myanmar. À cette occasion, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL dresse un état des lieux alarmant de la situation et des défis auxquels la population doit faire face au quotidien, dans un contexte où les financements internationaux peinent à couvrir l’augmentation des besoins humanitaires.

6,2 millions de personnes ont un besoin urgent d’aide humanitaire au Myanmar : voici les chiffres révélés par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, le 31 décembre 2021. Un an plus tôt, ils étaient près d’un million. Nous avons donc affaire à une véritable explosion des besoins, qu’ils concernent l’accès à la nourriture, à l’eau potable, à l’assainissement, à l’hygiène, à la santé et à l’éducation.

Cette situation dramatique résulte de la crise politico-économique consécutive à la pandémie de COVID-19 et au renversement des autorités civiles le 1er février 2021. Alors que l’inflation galopante rend les denrées essentielles de plus en plus difficiles d’accès, les tensions et violences dans le pays engendrent d’importants déplacements de populations et exposent des centaines de milliers de personnes à un niveau de vulnérabilité extrême.

En plus d’avoir augmenté de manière effarante, les besoins se sont aggravés pour les populations et minorités ethniques qui étaient déjà en grande difficulté, telles que la communauté rohingya, déplacée depuis près de dix ans.

Face à ce scénario catastrophe, les acteurs humanitaires et les bailleurs de fonds doivent répondre à la fois aux besoins émergents tout en continuant de subvenir aux besoins préexistants dans un contexte opérationnel difficile et des restrictions d’accès importantes.

Pour les seuls camps de personnes déplacées de Pauktaw dans l’État d’Arakan, hébergeant plus de 20 000 Rohingyas, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL n’a pas encore sécurisé les 2 700 000 dollars indispensables pour garantir un accès qualitatif et quantitatif à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène à la population pour l’année à venir. Ces ressources permettraient à l’ONG de continuer de relever le défi logistique que représente l’acheminement d’eau potable par bateau dans cette zone isolée, de nettoyer les systèmes d’évacuation des eaux usées et de promouvoir une bonne hygiène au sein des sites (point particulièrement critique en période de pandémie).