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Lutter contre le fléau des inondations en Afrique

Publié le mercredi 2 mars 2022

Par Baptiste Lecuyot en collaboration avec Allassane Traoré et Laminou Amadou Chaïbou, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Depuis plusieurs années, de nombreuses régions d’Afrique sont frappées par des précipitations d’une ampleur et d’une violence extraordinaires, dévastant des territoires entiers et affectant des centaines de milliers de personnes. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL apporte une réponse d’urgence et une aide durable aux populations affectées.

Cultures et stocks anéantis, cheptels décimés, maisons et infrastructures dévastées, déplacements de populations, accroissement de l’insécurité alimentaire : les précipitations et les inondations assombrissent, un peu plus encore, les perspectives des pays gravement touchés comme le Niger, le Tchad, le Cameroun, le Nigéria, le Burkina Faso ou encore le Soudan du Sud. La contamination des points d’eau et la destruction des installations sanitaires favorisent l’apparition et la propagation d’épidémies. Autres conséquences notables : la dislocation du lien social et une interruption de la scolarité, les écoles se retrouvant souvent détruites ou étant très éloignées des lieux de relocalisation.

La relocalisation apporte, elle aussi, son lot de risques : promiscuité, insalubrité et manque d’accès aux services de base. Aissa Hima, victime des inondations de l’été 2020 au Niger, témoigne : « le gouvernement nous a demandé de nous rendre dans des écoles [qui étaient inoccupées pendant la période estivale, NDLR]. Nous étions 3 000 familles dans une école. Les latrines fonctionnaient mal, il y avait des moustiques. Je suis tombée malade. Nous y sommes restés deux mois. À la rentrée des classes, le 15 octobre, nous avons alors été déplacés sur le site de l’Hippodrome. »

AIDER DANS L’URGENCE ET SUR LE LONG TERME

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, déjà présente dans la plupart des pays frappés par ces catastrophes, répond rapidement aux besoins urgents des populations. Ainsi, au Niger, l’ONG a mis en œuvre des activités « Eau, Assainissement et Hygiène » afin de limiter les risques de propagation de maladies hydriques et des épidémies. Les équipes ont approvisionné la population affectée en eau potable, distribué des kits d’hygiène et pris en charge une partie de la gestion des déchets et de la vidange des latrines des sites de relocalisation temporaire.

L’appui d’urgence peut aussi consister en la distribution de nourriture, de coupons alimentaires, d’abris et d’articles ménagers essentiels (moustiquaires, matelas, vêtements…).

Des actions à long terme sont également implémentées de façon à garantir un accès à ces services sur la durée. À Niamey, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a réalisé un mini-réseau de distribution d’eau et mis en place un réservoir de stockage de 50 m3 raccordé directement à la Société d’Exploitation des Eaux du Niger afin d’assurer la continuité de l’approvisionnement en eau potable. Une collaboration étroite avec les autorités locales et les partenaires opérationnels est indispensable à la réussite de ces projets.

FREINER LES RISQUES EN AMONT

L’accroissement des phénomènes pluvieux intenses est consécutif à l’augmentation des températures au niveau planétaire. Si l’on ne saurait considérer le réchauffement climatique comme une fatalité, il est cependant une réalité qui impose de mettre en œuvre dès à présent des mesures d’atténuation et d’adaptation à ses conséquences. Dans cette optique, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL met en place des programmes de réduction des risques de catastrophes permettant de travailler avec les populations sur la préparation, la prévention ou l’atténuation des impacts potentiels.

Mais si les réponses existent, leur mise en œuvre est souvent complexe. Au Soudan du Sud, ravagé par les inondations en octobre 2021, la montée des eaux rend l’accès aux populations est extrêmement compliqué : les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL doivent faire sept heures de canoë dans les herbes hautes pour apporter des pastilles de purification d’eau à certaines communautés.

Par ailleurs, les moyens financiers manquent grandement. Dans certains pays, les fonds disponibles pour l’aide humanitaire diminuent chaque année, alors même qu’ils sont de plus en plus frappés par ces catastrophes. Ces dernières viennent affaiblir la santé et l’économie des populations souvent déjà affectées par de multiples chocs, devenant les principales victimes des conséquences d’un changement climatique qu’elles ont peu contribué à alimenter. Donner aux institutions et aux organisations les capacités de se préparer suffisamment et de répondre avec efficacité aux aléas climatiques est un préalable incontournable pour un développement durable et juste.

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