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Guerre en Ukraine : SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sur le front depuis un an

Publié le lundi 20 février 2023

Le 24 février 2022, la Fédération de Russie lançait une violente offensive contre l’Ukraine à partir de la Biélorussie, du nord et de l’est de son territoire et des territoires qu’elle occupait depuis 2014 en Ukraine. Ce que les autorités russes ont appelé une « opération spéciale » s’est rapidement transformée en une guerre totale s’inscrivant dans la durée et ravageant les zones de combat de Kharkiv à Mykolaïv, en passant par Marioupol. Sur toute l’étendue du territoire, des frappes aériennes ont détruit des infrastructures cruciales pour le pays et ses habitants.

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL s’est engagée à apporter une aide vitale aux populations affectées quelques jours seulement après le déclenchement de l’attaque. Retour sur l’engagement de nos équipes au cours de la première année d’un conflit dévastateur.

Bilan humain et matériel

Les dommages sont considérables. En termes humains tout d’abord : près de 18 000 personnes civiles ont déjà été tuées ou blessées[1]. Des millions d’autres ont été contraintes de quitter leur domicile pour se mettre à l’abri.

« Tous les jours et toutes les nuits, les projectiles tombaient sur Kherson. Les fenêtres de notre balcon ont été brisées par des débris. L’appartement de notre fille, qui était à proximité, a également été endommagé. Elle est partie se réfugier en Espagne et moi, je suis partie pour Odesa. C’était trop effrayant de vivre dans ces conditions. Mon système nerveux ne le supportait plus », raconte Lioubov, 72 ans, une habitante de Kherson, qui s’est déplacée à Odesa.

  • 37 millions d'habitants en en 2023
  • 77ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 501 843 personnes secourues depuis mars 2022

Fin 2022, l’Organisation Internationale pour les Migrations dénombrait 5 914 000 personnes déplacées, dont 1 millions d’enfants, et près de 8 millions d’Ukrainiens et Ukrainiennes réfugiées à l’extérieur de leur pays.

Les dommages causés aux infrastructures civiles sont très importants. Dans les zones de combat, de nombreux logements et bâtiments ont été détruits ou endommagés et sont inhabitables. Les hôpitaux sont débordés, quand ils ne sont pas fermés ou démolis, et les réseaux d’eau et de gaz ne fonctionnent plus. Sur toute l’étendue du territoire, les infrastructures de production d’électricité et de chauffage sont régulièrement visées par les frappes de missiles, ce qui a de lourdes conséquences pour la population en plein hiver.

« Avant de quitter Kherson, nous n’avons pas eu ni d’eau ni d’électricité pendant plusieurs semaines », témoigne Lioubov. « Mon mari continue d’y vivre. Il fait 8 degrés dans notre appartement car il n’y a pas de chauffage. »

Se soigner, boire de l’eau potable et se protéger du froid et des maladies est donc compliqué, tout particulièrement près de la ligne de front. Il en est de même pour d’autres besoins essentiels : alors que le système économique et le fonctionnement des marchés a été gravement mis à mal, s’alimenter, s’acheter des médicaments et se procurer des produits d’hygiène sont devenus problématiques pour beaucoup d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes.

A ces difficultés s’ajoutent, pour les personnes déplacées, des problèmes de logement. Beaucoup n’ont souvent pas d’autre choix que de s’entasser dans les logements collectifs aux conditions plus que précaires.

Interventions tout-terrain en Ukraine

Depuis le début du conflit, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL se mobilisent avec, en premier lieu, des interventions dans les zones directement affectées par les combats : les Oblasts de Kharkiv, Dnipro, Donetsk, Mykolaïv et Kherson. Les objectifs sont multiples : permettre aux populations de s’alimenter, de boire de l’eau potable (via le transport d’eau par camion, la distribution de bouteilles et la réhabilitation des réseaux hydrauliques endommagés) et de se chauffer.

Notre ONG apporte également, dès les premiers jours de la guerre, un soutien aux populations fuyant les combats et en transit vers l’ouest du pays ou l’étranger en leur fournissant des repas chauds, de l’eau potable ainsi que des kits de voyage (nourriture sèche, produits d’hygiène notamment). Un appui est également fourni aux centres collectifs et aux mairies qui les accueillent.

À l’ouest du pays (Lviv et Ouman) et dans les grandes villes (Dnipro, Odesa, Kharkiv, et d’autres villes secondaires), le troisième axe d’intervention vise les personnes déplacées qui s’y sont installées. « Nous avons à cœur de leur offrir de quoi subvenir à leurs besoins mais aussi de réhabiliter les logements et centres dans lesquels ils se sont abrités afin de leur garantir des conditions de survie plus décentes » explique Yann Julou, responsable programmes du desk Urgences de notre ONG.

Nombre de ces actions sont menées en collaboration avec des partenaires locaux. En effet, si SOLIDARITÉS INTERNATIONAL met en œuvre des activités de manière autonome au plus près des lignes de front, elle vient également en appui d’actions déployées par des ONG locales et des réseaux de volontaires très actifs. « Ce système de coopération nous permet de toucher une population plus large », précise Philippe Bonnet, responsable du desk Urgences.

Une aide multisectorielle en Moldavie

Les besoins se font également ressentir en dehors des frontières de l’Ukraine. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intervient rapidement en Moldavie où de nombreux Ukrainiens et Ukrainiennes trouvent refuge. L’ONG distribue notamment des repas chauds dans les centres d’accueil et s’assure que le plus grand nombre de personnes réfugiées puisse avoir de l’eau potable, accéder à des toilettes et se laver.

Le pays compte encore aujourd’hui 90 000 personnes réfugiées.

« Une partie de cette population réfugiée va continuer d’y vivre pendant un certain temps. Aussi, nous avons désormais décidé d’œuvrer pour renforcer la cohésion sociale entre la population moldave vulnérable et les personnes réfugiées qui vont rester sur le long terme », annonce Yann Julou.

Concrètement, cela se traduit par un soutien à des structures locales ayant pour objectif d’offrir à ces personnes réfugiées un meilleur accès au système de santé moldave, au système éducatif, à des services à la petite enfance ainsi qu’à des formations professionnelles.

Le conflit n’est pas fini, et il est aujourd’hui difficile d‘établir des scenarii sur ce que sera la situation en 2023, voire en 2024, mais nos équipes continueront à travailler auprès des populations vulnérables, où qu’elle se trouvent, au plus près de leurs besoins. Si les activités actuelles vont se poursuivre tel que cela vient d’être décrit, certaines zones du pays dévastées par les combats sont désormais accessibles du fait du recul de la ligne de front. Cela pourrait être le cas d’autres zones dans les mois à venir. Les besoins y sont immenses, ces zones ayant connu des destructions massives. « Il faudra aider les habitants à s’y maintenir et accompagner les retours en s’assurant que ces personnes puissent bénéficier de services publics de base et aient accès aux biens essentiels leur permettant de vivre dans des conditions dignes », conclut Philippe Bonnet.

Avec le soutien de l’Union européenne

© Myriam Renaud / Hans Lucas

[1] Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires, janvier 2023

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